Je n’ai pas lu beaucoup en juillet non plus, la faute à la canicule peut-être, cette chaleur éprouvante qui écrase jusqu’aux mots des autres. J’ai perdu le goût de la lecture, l’envie de lire des romans, la joie de me plonger dans des histoires. C’était à ce point silencieux, là, en moi, je n’ai pas ouvert la liseuse, je ne me suis pas déplacée en médiathèque, j’ai peiné avec ceux que j’ai eu entre les mains.
Ce fut un mois d’obligations, un peu.
Mon beau-père m’a prêté le livre sur les abeilles et je devais le rendre dans les jours qui suivaient, alors je m’y suis plongée. Babelio ma’ envoyé l’ouvrage sur les écrivains, j’ai bataillé avec le délai pour écrire une critique.
Les deux romans restants, j’ai forcé la chose en me disant que tout de même, ce n’était pas sérieux, cette abstinence. J’aurais aussi bien fait de les abandonner sur un banc, à la pluie : l’ennui a dominé. Ce qui m’a fait me demander, jusqu’où faut-il s’imposer quoi que ce soit et à fortiori la lecture. C’est une drôle d’année où j’ai grandement ralenti ce loisir, et je crois, je suis un peu choquée par ce manque d’entrain, je n’ai pas l’habitude de lire si peu… Reste que, sans surprise, me forcer ne sert pas à grand-chose, ce n’est pas une réussite.
Précisions sur ma notation Babelio
. 0.5 ⭐n’aurait pas dû être écrit
. 1 ⭐pas beaucoup mieux, mais il y a pire visiblement
. 1,5 ⭐pas terrible
. 2 ⭐c’est assez mauvais mais certaines choses sont à sauver
. 2,5 ⭐ impossible de trancher entre ça m’a plus et j’ai détesté, vide intersidéral
. 3 ⭐ pas mal, sans plus
. 3,5 ⭐bien, quelques réserves
. 4⭐ j’ai adoré
. 4,5 ⭐ presque parfait
. 5 ⭐ perle rare


Là où les arbres rencontrent les étoiles – Glendy Vanderah
Je n’ai pas su que faire de cette lecture. Entre la couverture, le résumé et le titre, j’en attendais un brin de magie, de la poésie peut-être, une certaine ambiance en tout cas. On est essentiellement sur de bons sentiments, c’est long, improbable, assez mal écrit (pour ne pas dire cruche), le scénario est simpliste, la gamine dirige tout le monde comme elle l’entend (services sociaux inclus, et ça franchement, ça se saurait) et ne parlons pas de la résolution de l’intrigue, complètement ridicule.
Trop de temps a passé pour que je me souvienne de ce qui y était positif, je n’en garde qu’un souvenir désagréable. Mais si j’ai mis deux étoiles, c’est qu’il y avait quelque chose à sauver de l’ensemble… la nature, peut-être ?
Livre en tout cas très apprécié par d’autres.
Abeilles mellifères, le pari du réensauvagement
Un tout petit ouvrage qui réussit l’exploit de poser un condensé de toutes les avancées scientifiques sur les abeilles. L’auteur, Stéphane Bonnet, s’attèle à démontrer qu’il est possible de pratiquer l’apiculture par une approche plus respectueuse de ses conditions de vie naturelles. Très bien écrit, il pose les constats délétères actuels et les solutions pour y remédier.
Tout le monde devrait le lire.

(je sais que Kalys va faire des bons de trois mètres, pardon d’avance pour cette relecture de ma critique sur Babelio, console-toi en te disant qu’elle écrit mal ?! ♡ )

Comment écrivent les écrivains – Belinda Cannone
Très certainement surcoté, mais il a le mérite d’exister aussi je garde ma notation initiale. Il n’est pas vraiment bien écrit (la familiarité de l’autrice est très désagréable, les « mais bon » fleurissent partout, c’est à n’y rien comprendre vu le sujet et le niveau littéraire de la dame).
Je crois que j’ai en partie noté le sujet du livre, et non le contenu littéraire – ça arrive.
Belinda Cannone a mené l’enquête auprès de quinze auteurs (et amis) d’âges et genres littéraires différents, sur leurs habitudes de travail : les pratiques d’écriture, les rituels mis en place, la peur ou non d’écrire, mais aussi les lieux d’écriture (sur un bureau, dans un canapé, au café…), les supports privilégiés (carnets, ordinateurs, feuilles…), les horaires ou le premier relecteur…
Cette fenêtre ouverte sur leur monde est un baume apaisant. Il est intéressant à lire pour tout un chacun, mais je pense qu’il apporte un poids au-delà, qu’il sera essentiel à toutes les personnes qui essayent de se lancer dans l’écriture mais n’osent pas, ne serait-ce que par comparaison imaginaire. Cela semble si facile pour les autres, ils semblent enchainer les publications et occasionnellement les prix littéraires, comment dépasser la page blanche que d’autres semblent franchir si facilement ? L’autrice éclaire l’acte d’écrire, l’exigence qu’il demande, la prise de risque en somme.
Là où beaucoup d’ouvrages s’attachent à un seul écrivain (je pense à la collection Secrets d’écriture), ici la polyphonie est précieuse pour la juxtaposition immédiate du travail de création, des contraintes, et peut-être surtout de ce désir fou sous-jacent : le besoin d’écrire. L’autrice démystifie ici l’écrivain par la multitude des voix : chacun sa méthode pour céder à cette exigence de l’écriture (car c’en est une), dans cette difficulté d’écrire (facilité pour d’autres). On y ressent toute la discipline nécessaire.
Je regrette seulement la froideur ainsi que la familiarité qui s’insère entre les phrases, à m’en faire sortir de ma lecture. Un vrai problème d’écriture qui n’a pas sa place ici. Ceci mis à part, un ouvrage intéressant et nécessaire pour démystifier l’acte d’écrire.
Petite anecdote : l’autrice parle de Christophe Bailly, et je n’ai pas réussi à démêler s’il s’agissait d’un homonyme ou si c’était bien lui : c’est (sauf erreur) lui qui m’a choisie lors d’un appel à texte, pour être éditée avec d’autres auteurs (il s’agissait d’un abécédaire). Puis jai été de nouveau sélectionnée, par la maison d’édition cette fois. J’ai reçu par la Poste mon contrat. En l’occurrence le projet n’a jamais vu le jour : j’ai signé ce contrat et la maison d’édition a fait faillite (je n’ose y voir un rapport). Je n’ai rien fait de ces textes, parce que la confiance en moi, j’imagine. Ils prennent la poussière, avec le contrat que j’ai gardé pour le plaisir de pouvoir en parler (mais je n’ai aucune idée d’où je l’ai rangé).
Nos richesses – Kaouther Adimi
Je suis très partagée sur ce livre. D’un côté certains passages m’ont plu, mais de l’autre je me suis aussi terriblement ennuyée. L’écriture est factuelle, il n’y passe aucune émotion. Les personnages sont vides, comme fatigués. Même le journal intime est sans vie, et c’était pourtant la partie la plus intéressante, sans doute parce qu’historique. J’ai eu la sensation de lire une liste d’évènements qui n’avaient pas de fin.
Un raté total pour moi. Habituellement (chose rare sur les prix) je suis en accord avec les choix du prix des lycéens, pas cette fois.

Si vous avez apprécié l’un ou l’autre de ces deux livres dont j’ai raté le rendez-vous, dites-le moi. C’est peut-être seulement moi qui n’étais pas dans la bonne disposition lorsque jeme suis lancée dans leur lecture (clairement, ça n’aide pas de se forcer). Je lis tellement habituellement, et j’ai une telle pile de livres en attente… je crois que je n’arriverai jamais au bout – et ce n’est sans doute pas grave.
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Ta critique de Comment écrivent les écrivains me fait penser que peut-être ce recueil d’interviews de Coline Pierré et Martin Page te plairait : Les artistes ont-ils vraiment besoin de manger ? Cela dit beaucoup des motivations et des conditions matérielles des artistes interrogés (dont pas mal d’auteurs-autrices), avec un ton souvent chaleureux.
J’en ai beaucoup entendu parler de ce livre, mais je n’ai toujours pas cherché à le lire. Je vais le rajouter sur ma PAL, merci ^^
Je n’ai lu aucun de ces romans même si j’ai souvent vu le premier en librairie ou sur les blogs…pas vraiment tentée.
Ma PAL grandit aussi donc je vais passer mon tour sur ces romans – à voir pour celui sur les abeilles tout de même. Belle semaine!
Beaucoup de personnes l’ont apprécié donc il a son lectorat… ce n’est juste pas forcément nous ^^’
Belle semaine à toi aussi 🙂
Je ne bondis pas, je suis calme, très calme 😀
Non mais, en vrai, le sujet de ce bouquin est trop cool. Et je me dis que ce n’est pas lancer des fleurs à son autrice que de bien le noter : s’il est bien, ça tient aux gens avec qui elle s’entretient, pas à elle. Quand on y pense, c’est même scandaleux qu’elle gagne de l’argent à faire parler les autres ;P
Ah moi aussi j’ai un contrat pour un projet d’anthologie qui n’a jamais vu le jour. C’est peut-être juste à ces aléas que se joue la célébrité 😉
Ce n’est pas seulement ça. Le fait qu’il n’y ait pas vraiment d’autres ouvrages sur le sujet, le place automatiquement avec une bonne côte qui ne serait pas forcément justifiée s’il y avait des points de comparaison. Le simple fait de son écriture parfois « parlée » devrait le faire déchoir. Le style est assez fade voire parfois ennuyeux, elle se contente de réécrire à sa manière ce qui lui a été répondu. Elle a interrogé uniquement ses amis, c’est donc très orienté sur une classe sociale précise, avec des personnes qu’elle a, elle, considéré comme des auteur.ices, alors que la plupart de ces noms ne nous disent absolument rien ou à peine. C’est légèrement malhonnête, son étude est réduite à un microcosme. Si elle avait pris la peine d’élargir à des inconnus (d’elle) plus connus (du public), ça aurait gagné en poids et intérêt. Il a réellement pour lui le fait d’être quasiment seul.
Ses défauts n’empêchent pas que c’était intéressant et même important que le sujet soit enfin abordé avec une vision de plusieurs auteur.ices en même temps. On place tellement l’acte d’écrire et l’écrivain sur un piédestal, on oublie que ça ne vient pas tout seul, que tout cela est un travail et que même Stephen King ou Pratchett ont dû bosser pour tous ces ouvrages publiés. En cela, je maintiens ma note. Objectivement, il mérite 3 en notation. Et pourtant, je l’ai gardé dans mes étagères 😉
Oh toi aussi ? Il s’est passé quoi ?
En parlant de Stephen King, son bouquin sur l’écriture est génial (c’est Mémoire d’un métier je crois).
Oh, la même chose que toi, la maison a fait faillite. C’était assez commun quand on essayait de publier des nouvelles dans les années 2000, j’ai l’impression. Je suis un peu dégoûtée, de tous les textes que j’ai réussi à placer ou que j’ai auto-publiés dans le webzine qu’on faisait paraître à l’époque, c’était de loin le meilleur 🙂
Oui je l’ai lu moi aussi, et adoré !
Rha… c’est fou comme beaucoup ont fermé effectivement :/
Tu tenais un webzine avec une autre personne ? Mais c’est génial ça ! Plus l’envie de continuer ?