Un [TW viol] est posé plus loin. Je n’ai rencontré aucun souci pour l’instant par ici, mais je vous demande la plus grande circonspection de ce côté ; je n’hésiterai pas à guillotiner quelques commentaires, à défaut d’un mec. J’ai un peu la rage, je ne répondrai pas forcément, et surtout, je suis très, très, fatiguée.

Mercredi 24
La fripe m’épuise de sacs en retard à gérer autant que des collègues à écouter, je perds en sociabilité – je crois. Signe inquiétant, s’il en fallait un.
Ma tante marraine appelle, elle devait m’expliquer la chute de ma grand-mère mais ne parle que de deux choses. L’organisation pour le changement de chambre, et l’école comment ça se passe ? Trente-sixième explication identique lasse. Je raccroche, au bord des larmes.
Impression d’être bonne pour la casse.
Jeudi 25
La couture de ce projet prend toute ma vie. Je découpe et je couds, l’ourlet de la manche longue me rend folle mais je finis par y arriver au prix d’un peu trop d’énergie. En attente d’un essayage et pour que la (grande) gamine ne soit pas nue au moment où il arrive, nous attendons. Dans les larmes de Kira. Elle craque sur ce vêtement, sur le projet, sur dimanche, sur la sortie qu’elle ne veut plus faire (est-ce que je dois contacter Blanche pour qu’elle n’achète pas le billet ? Est-ce que c’est trop tard ? Est-ce qu’on annule vraiment ?), elle s’effondre sur l’essayage aussi, c’est un carnage.
L’infirmier devait arriver entre 11 h et 13 h, et personne ne vient, jamais, à aucun moment. En difficulté pour appeler, je laisse passer du temps, j’envoie un message à LeChat qui ne me répond pas (il travaille), j’attends, et je finis par prendre sur moi et passer ce foutu appel. Il est 15h. L’infirmier n’était pas au courant qu’il devait passer, la transmission ne s’est pas faite « mais il fallait m’appeler avant ! » (je te hais), « je peux passer vers 18h ? » et il y a le patch pour la douleur on fait comment ? ce à quoi il me répond, « j’arrive dans cinq minutes » (il en a mis quinze, heureusement). Au téléphone, je perds des bouts de moi. Je me creuse. Je raccroche au bord du malaise, je ravale mes larmes parce que vraiment ça n’a pas de sens et que présenter un visage ravagé est limite. Lorsqu’il est enfin là il s’excuse à coup de « mais il fallait appeler avant » répété et je m’aperçois que déjà, nous n’avons pas la même limite de temps. Pour lui j’ai attendu 4h (depuis 11h) alors que personnellement je me suis basée sur le 13h. Dans les faits j’ai attendu effectivement 4h, mais je ne vais pas lui reprocher son retard avant 13h, mais après. Ce monde n’est pas pour moi, je ne comprends aucune base.
Nous abandonnons le projet couture, nous effondrons à deux. Le soir, on reçoit les photos de Blanche, qui elle avance les yeux fermés sur le masque. Elle n’a pas de journal pour le papier mâché ? Elle prend des livres – rien ne l’arrête. Et si elle avance, alors j’imagine que nous pouvons aussi. Je suis un peu remontée en énergie, elle essaye cette robe avec un presque sourire, ça va le faire. Même si j’ai j’ai très mal aux doigts.

Vendredi 26
Encore et encore la robe, du orange qui déborde jusque dans mes nuits où mon rêve m’explique que j’ai pris le chemin le plus compliqué pour aboutir à de la merde – merci pour le soutien.
Le matin, je reprends la couture. Je craque et me met à pleurer, juste au-dessus de la machine à coudre, incapable de reprendre ce qui est effectivement de la merde, n’ayons pas peur des mots. Je suis dans un énorme stress sur la manche qui ne veut pas être raccordée à la robe, tissu trop grand ou encolure trop petite, ça ne fonctionne pas. C’est avec une sorte de volonté désespérée que je me lance et me brise dans le même mouvement sur l’absence de logique d’un tissu insaisissable. La même sensation qu’au collège ou au lycée sur la géométrie, ces traits à l’aspect variable selon les angles les méthodes les professeurs les théories les théorèmes les traits, expérience solitaire et déconnectée d’un réel tangible . la . souffrance. La perte de la conscience de soi. Piège infini de ce qui ne peut être défini. Je craque et je dois retenir tous les bords autour de moi pour ne pas me déliter et disparaitre. Il y a cauchemar. Dépossession. Une vie retranchée derrière la mort, un abîme toujours là, toujours devant à cacher le réel – existe-t-il. Écho lointain soudain resurgi, je perds le contact entre ce qui est réel et ne l’est pas, le sol n’est plus accessible, il n’y a plus de murs, je suis saisie de vertige et je sens aussi que si je m’effondre vraiment, si je plonge, j’emmène Kira avec moi.
Dissociée. Mort trouble.
Sous moi, le vide indescriptible. Envie de hurler, de déchirer ce que des doigts tiennent par erreur, tout n’est qu’erreur, erreur jusqu’au fait d’exister, et parce que j’ai encore un fil ténu d’existence, justement, je retiens ce qui se délite et m’effondre en larmes, seulement en larmes, et personne ne réalise ce que je viens de traverser. Je cache tellement bien, il parait.
LeChat me calme, mais je reste incapable de reprendre, d’approcher le tissu d’une quelconque manière. Il se penche sur la question, il y perd bien trente minutes sur cette manche impossible à coudre, qui semble trop large, qu’il faudrait couper peut-être on ne sait pas, avant de dire soudainement « mais on a oublié de cranter le tissu ». C’est gentil de dire « on », mais c’est moi, l’oubli. Il a raison. Il prend les ciseaux, il crante partout et là, miracle, la manche rentre comme si elle avait toujours été faite pour cette robe – c’est le cas.
Je hais la couture. Même si ça veut dire que j’ai pris les bonnes mesures, même si ça veut dire que j’ai réussi la robe, j’ai la sensation d’avoir tout raté. Il est évident, soudain, qu’il est impossible de faire rentrer une ligne droite sur une courbe, mais j’ai l’impression que c’est exactement cela, ma vie, le réel, mon intérieur. Une incompatibilité de droites et de courbes.
J’accepte de coudre, deux heures plus tard, tout le reste. Mais la seconde manche suivante, ça sera lui, il reprendra ce soir en rentrant du travail. Personnellement, je n’y mets plus ni une aiguille ni un regard, sous peine de tout déchirer de rage paniquée.
Je termine enfin ma partie, les fils rentrés les ourlets posés les bords découpés, je suis en nausée – l’épuisement.
Lorsque je reprends quelques formes de pensées cohérentes, je suis très claire avec Kira : plus jamais au dernier moment. Elle est d’accord avec moi, plus jamais ça.
Samedi 27
Mes rêves m’entrainent dans ma profonde nullité, jusqu’aux amis qui lisent un livre que j’ai écrit et rient tellement c’est nul. Expérience ultime de ce tout qui ne vaut rien : moi.
Je dis à LeChat, « je ne vais pas très bien ». Il me répond « ah bon ? » et il est très sérieux. Ça . me . tue.
Je n’ai pas retrouvé les rails de ce qui me tient habituellement, dans un animé je clignoterais de transparence et mon regard serait perdu au loin. Je maintiens une illusion où l’écriture me sauve, est-ce qu’on peut espérer plus, en l’état. Obscur masque posé sur des ruines qui ont toujours été là. L’envie de hurler est permanente, je tente de l’ignorer, de repousser, de croire que ça ira. Est-ce qu’il existe un monde où moi je n’existe pas ? Ça me soulagerait.
Je m’accroche à des futilités, à des mots échangés, à ma grand-mère qui me dit, « je suis tombée, tu l’as su ? » petite pause dans la voix et puis « mais je ne suis pas morte. »
Voilà.
Je suis tombée mais je ne suis pas morte.
Pas encore, a-t-elle ajouté – on fera ce qu’on veut de cet ajout.
Dimanche 28 – [TW viol, après les photos]

C’est fracassée que j’arrive au rendez-vous pour déposer Kira à la Japon Matsuri pour une journée seule avec Lutin·e, qui doivent retrouver sur place deux autres jeunes (la cousine K. de Lutin·e et sa petite amie). Ils sont là sur l’invitation de ladite cousine, qu’ils ne verront jamais bien qu’elle soit bien présente à la convention. Lutin·e a fait le déplacement depuis Paris (ce qui lui a tout pris côté énergie), ils devaient passer la journée ensemble, iel devait dormir chez l’une des deux. N’ayant pas confiance, j’avais retiré Kira de l’équation (et j’avais discuté-proposé à Blanche de retirer aussi Lutin·e pour sécuriser, heureusement, ça a permis une certaine stabilité dans l’organisation). Il n’y aura rien, sans aucune explication. Ils sont tous les quatre à la convention, pourtant. Les raisons sont à fouiller du côté d’une enfance fracassée, d’une personnalité fragmentée de plusieurs Moi pour y survivre, et d’un présent impossible à concilier au réel. Cela ne m’empêche pas de lui/leur en vouloir d’être si peu fiable(s) et de blesser gravement Lutin·e chaque fois. La toxicité de cette personne est effrayante (des deux personnes pour être exacte, raisons et conséquences similaires) ; en comprendre l’origine ne le réduit pas.
– malgré cette absence notable et une blessure élargie pour Lutin·e, les deux ado·es se sont bien amusé·es. J’ajoute que c’était leur première journée sans adulte et qu’iels ont très bien géré leur stress sur le moment.
<– l’écharpe, c’est parce qu’il faisait un peu froid
Ici, Kira est avec Caine, de l’animé Amazing Digital Circus. Amusant, parce que justement Kira vient de nous le faire regarder et nous avons donc la ref (c’est très important avec des ados, d’avoir la ref).
Elle n’a plus l’écharpe, mais ses cheveux. Qui étaient au départ attachés pour qu’ils ne soient pas visibles évidemment, mais c’était insupportable pour elle. Five Pebbles est donc, sur un malentendu total, avec des cheveux (ou un poulpe, ça marche aussi un poulpe).
Pendant que nous laissons le duo attendre après deux fantômes et vivre leur journée malgré, je passe la mienne avec Blanche.

De fracas en fracas, nous abordons une conversation qui revient encore et encore depuis quelques mois parce que le tour n’est pas fait, parce qu’elle lit des livres sur le sujet depuis, et commence à voir se dessiner une évidence ailleurs et je tire ce fil parce qu’il me démange depuis quelques mois, justement.
Pourquoi est-ce que je fais toujours ça.
Ce qui en tombe nous explose. On pleure, nous n’avons rien d’autre. On remet des liens ensemble, des mots échangés, des conversations bizarres, des mutilations, des comportements qui. Je ne l’envie pas de ce qu’elle va avoir à faire (j’ai eu cette même discussion il y a quelques années avec une autre enfant, merde ; la différence est que ça a été parlé plus tôt, donc géré plus tôt et que si nous en essuyons toujours les conséquences, nous avons avancé, mutilations il n’y a plus par exemple). Une conversation va devoir avoir lieu lorsque les conditions seront réunies, une conversation extrêmement délicate et insupportable. Et si le monde n’est pas trop pourri, c’est à dire si la déduction est juste et de cela, rien n’est moins sûr vu le comportement avec une personne (qui peut n’être « que » un écho), il n’y aura aucune porte à fermer et personne à briser dans cette famille. Seulement en dehors – peut-on seulement s’en réjouir.
Je n’ai qu’une envie, cramer des mecs. Un peu tous les mecs. Je parle de peine de mort parce que ça me défoule dans mon impuissance et ma culpabilité de ne pas avoir compris avant ce qui était sous nos yeux. Je n’y crois pas mais j’use de la formule pourtant, parce qu’il faut bien être honnête, les mecs n’ont pas peur, les mecs n’ont peur de r.i.e.n et surtout pas de la justice, je ne sais plus qui disait que c’était essentiellement une question d’opportunités et c’est exactement cela. Il y a possibilité alors ils passent à l’acte. Une petite voix me souffle qu’une petite guillotine par-ci par-là remettrait peut-être le curseur à un niveau plus efficace de peur et de sexe gardé dans le pantalon. Laissez mon incohérence de gauche virer à droite deux minutes. Je ne supporte plus de rencontrer ce qui fait de nous d’eux des non-humains, ce qui fait d’eux, ce rien inutile. Je dresse une barricade de guillotines entre les mecs et les femmes, entre les mecs et les enfants, entre les mecs et ce qui est vivant, afin d’avoir le vague espoir que ça va s’arrêter un jour (et résoudre dans la foulée la surpopulation, écoute, pourquoi pas, je m’en fous si tu savais).
Ma conclusion la plus lucide sur la chose : la seule manière de protéger nos enfants, c’est de ne pas les mettre au monde. C’est arrivé entre petits enfants voisins ici, à l’école là-bas. Tu. Ne. Peux. Pas. Les. Protéger. Tu ne pourras jamais être collé à ton gosse pour qu’il ne lui arrive rien de cet ordre. Jamais. Tu la vois, la peine de mort pour calmer tout le monde, vraiment tu la vois. Blanche dit, sinon tu coupes juste le sexe. Si tu veux.
Est-ce que ça nous fait du bien de le dire, non. Même pas. L’impuissance rend violent connement même si ce ne sont que des mots en l’air. Je regarde des couples passer devant nous, je me demande qui. Combien. Quand. La serveuse qui nous sert n’est pas connectée, n’est pas là, elle est en elle et très loin, c’est arrivé à quel âge ? Avec qui ? C’est écrasant. On ne peut même pas se fier à une personne qui dirait « pas moi, rien subi » parce que le déni, l’oubli, la vérité compliquée sur des gestes, le harcèlement pénible qui dérape qu’on classe vite fait, le laisser-faire parce qu’on va gagner du temps sur un « non » qui sera forcé de toute façon ; la chape de plomb qu’on y met est puissante – j’en sais quelque chose.
Je n’en peux plus, je me délite. Je vois Blanche remettre son masque lorsque LeChat revient en fin de journée avec Chouette, et je suis bluffée de ce geste incroyable, de son visage qui change et sourit, là où ça y est, je suis visible dans mon effondrement.
– je fais alors un choix très personnel de la noyade de ma lucidité : dans le sucre.
chacun ses boulimies.
Le soir je parle à LeChat. Qui me répond « non lui c’est impossible » – touché de beaucoup, beaucoup, trop prêt. Un not all men très personnel. Je ne le pense pas non plus, je le pense de confiance autant que mon mari l’est, mais je fatigue un peu de devoir encore et encore éduquer l’autre, même si j’aime cet autre : tout le monde. Tout le monde peut. Et si on veut pouvoir écouter la parole d’un enfant, on ne peut pas commencer l’écoute par « lui non ». Je suis certaine de le lui avoir déjà dit mais je le lui ai réexpliqué : même lui, je l’ai surveillé toute l’enfance et adolescence de nos enfants, et je continue d’être en vigilance. Alors qu’il a l’entièreté de ma confiance, que je ne pourrai jamais trouver homme plus sûr que lui. Ce n’est pas passé par le cerveau, c’est arrivé parce que les hommes nous brisent. Dès l’enfance.
Lundi 29
Je fixe un peu trop le vide, contre-coup. Mais ne fais aucune recherche sur la peine de mort masculine ; je pourrais dire que je progresse mais non, c’est juste passé, un fourvoiement qui s’est lassé d’être en colère contre un danger systémique qui n’évoluera jamais (on a un mur climatique à se prendre avant). J’ai d’ailleurs décidé de ne plus regarder l’actualité, sous-peine de chercher une corde – pour eux, moi j’ai déjà la mienne merci. J’ai la rage, même si je ne souhaite tuer personne. C’est là. C’est tout le monde. C’est un peu tous les enfants même si les garçons parlent peu, c’est toutes les filles, toutes les femmes. C’est là, point. Si certaines sont passées à travers, bienheureuses soyez. Est-ce que j’ai envie de vomir ? Oui.
Reste l’anxiété angoissée terrifiée, contenue de nouveau dans un carcan un peu serré mais bien pratique pour se faire croire que ça va. J’ai remonté les murs comme une forteresse. Je ne suis pas sûre d’être fière de moi, mais au moins je vais continuer à fonctionner le temps de cette histoire, de sa suite, de ses échos. Et peut-être même après.
À la place et de manière complètement décorrélée, j’ai une (ancienne) idée farfelue (qui revient) (ça m’arrive souvent comme un sursaut de vie) : je voudrais présenter photographier les bibliothèques des femmes, de vous, toutes, chacune, parcourir la France et le monde juste pour exposer vos étagères de livres. Je n’ai pas l’argent pour de tels voyages, mais l’idée elle, me prend sévèrement le cœur et je m’y vois complètement. Vos livres contre l’horreur du monde.
J’emmêle les idées comme des fils de laine.
Il va falloir que je construise mon chez-moi de manière à pouvoir m’y ressourcer.
Je ne sais plus comment le gérer mais il va falloir forcer le retour du créatif-rituel. Voire, du créatif.
J’ai des livres à lire que je n’arrive plus à ouvrir, je fais comment ?
J’ai envie d’acheter des trucs et de les recevoir dans ma boîte, je n’ai besoin de rien.
Des photos à trier, un voyage à raconter, une vie à remettre sur des rails.
Rien de ce que je dis ne semble avoir de lien ensemble, et pourtant.
Je veux juste reprendre pied en dehors des ombres
– peut-être aussi parce que je ne sais pas les écrire.
Le soir, l’angoisse me sert la gorge. Alors je focalise sur le puzzle, deux heures de tri, déplacement, rangement minutieux d’une pièce contre l’autre, je progresse seule sur la reine chouette, je range, je mets de l’ordre dans le chaos. Lorsqu’à 22 heures cela ne fonctionne plus, je mets de la musique sur mes oreilles.
Mardi 31
Je rêve de Eliness et de son compagnon (ça ne vient pas du nulle part, merci le cerveau, pardon vraiment), invités chez mes beaux-parents qui sortent le grand jeu, la table en bois immense et superbe, la nourriture dingue, ils leur en mettent plein les yeux ; presque littéralement, des paillettes surgissent vaguement. Elle est éblouie, enchantée, exaltée, heureuse d’être là. Lorsque je m’approche parce que moi aussi je voudrais qu’on prenne soin de moi comme ça, une femme revêche me montre un panneau, je vois apparaitre les prix ; pour les invités tout est parfait mais moi je dois payer. Pour moi, pour moi, il y a un prix à payer.
La lucidité a un coût.
(étrange écho à ton dernier article sur le luxe de l’hotel, perturbant)
L’électricien observe où il va mettre quoi, mais je suis à peu près certaine que LeChat le fera poser à l’inverse de ses idées. Mais je ne m’en préoccupe pas, demain matin je ne serai pas là. Par contre je demande à placer un deuxième interrupteur afin de séparer les deux espaces de la pièce, sans en avoir parlé avec LeChat (qui me remercie, l’idée est bonne). Et une lampe supplémentaire dans la cuisine. Et deux prises à l’entrée. Quitte à avoir enfin réussi à l’attraper, il ne faut pas le lâcher.
Le soir je retombe dans le puzzle, la musique directement sur les oreilles.
J’angoisse.

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Alors, elle commente… 🙂
Mais elle commente sur ces travaux de couture titanesques qui la laissent pantoise. Tu sais qu’ils traduisent un courage et une force de caractère complètement dingues ? Ça justifie bien petits effondrements et crises majeures, et si un jour t’as besoin d’être ramassée, au téléphone ou juste un gros cœur par sms, je serai là ♥
En fait, c’est presque étrange, cette colère à lire. Tu sais que je me demandais où elle était, elle était forcément quelque part, je me disais, c’est pas possible autrement. Évidemment, je me disais ça parce que c’est très compliqué d’envisager le monde sous un autre jour que celui né de sa propre expérience, en plus mes propres digressions interminables, finalement, ne font que m’embrouiller un peu plus.
Je t’ai dit il y a quelques billets de cela je crois que je ne saurais comment être là, que je ne me ferais pas confiance pour cela. Mais tu peux me dire comment l’être, si tu le souhaites. Et je serai tout ce dont tu auras besoin à ce moment-là ♥
J’adore qu’elle commente 😉
Alors, la couture… d’un côté j’aime énormément ça, de l’autre je panique et déteste. Tout dépend du projet. Fut un temps je vendais des petites choses sur Etsy, mais très vite je me suis retrouvée avec des demandes précises qui m’ont angoissées, j’ai abandonné. Je ne vois ni le courage (peut-être ? un peu dans le fait de se lancer là-dedans, oui, ou du masochisme, au choix) ni la force de caractère dingue ^^’ mais je te remercie pour tes mots ♥ La prochaine fois je viendrais pleurer par sms/tel promis ^^
Ma colère, comment te dire. Elle est là. Je ne suis pas étonnée que tu ne l’aies jamais perçue ici, je fais très attention qu’elle ne me balaie pas. Ou pire. Je la redoute, à ce stade, ce n’est certainement qu’une illusion que de la penser dépassée (que moi, je puisse le penser). Il m’est impossible de te répondre ici vu la longueur que ça demanderait (j’essaye depuis deux jours). Je peux te faire un mail ou écrire un article dessus, ça serait instructif même pour moi, afin de démêler où j’en suis. Je peux juste te dire que je suis soulagée que cette fois, la seule chose qui soit sortie, ce soient des mots, la peine de mort, une certaine rage. Au moins est-elle mesurée. Contenue. Sans danger.
Tu vois… tu es là. Même si toi tu penses ne pas savoir, tu as laissé un commentaire qui me fait du bien. La seule chose dont j’ai besoin est d’être entendue et te savoir de l’autre côté ça aide beaucoup. Merci pour cette très belle déclaration d’amitié ♥
C’est surtout (rapport à la colère, je veux dire), que je crois me rappeler que tu m’avais dit/écrit ne pas la ressentir ou en tout cas t’efforcer de ne pas. Je pense que c’était en comm’ chez moi, mais j’avoue ne pas avoir le courage de chercher.
Courage et force de caractère, ben si hein, moi si un truc me met dans un état pareil, j’abandonne ! Et j’entends bien que ça serait différent si j’avais des enfants, par exemple, peut-être que je serais plus persévérante si c’était pour eux. Mais sachant que je ne parviens même pas à affronter les pages blanches de projets persos qui me tiennent à cœur, oui, je trouve que tu es très forte.
Eh ben, euh… Merci à toi ♥♥
Les deux, en fait. La plupart du temps je ne la ressens pas, et c’est parce que je me suis efforcée de la faire reculer parce que j’aurais tué ma gamine à la naissance et moi avec (de rage dingue), et bien plus tard une autre enfant qui n’était pas la mienne (quand je dis tué, ce n’est pas une figure de style, ce jour-là j’ai compris comment on se retrouve dans les gros titres des faits divers). Je n’aime pas beaucoup en parler, donc sans doute je n’ai pas développé sur ton blog (pire, si ça se trouve aujourd’hui je contredis ce que j’ai dit sur ton blog, je n’avais pas saisi comme ma colère est là mais sous un couvercle). Ma colère est destructrice, j’ai fait en sorte qu’elle ne soit plus là (ça m’a pris une année intensive avant de ne plus ressentir cette rage brûlante explosive). Du coup je la ressens rarement c’est un fait. Et je la tiens à distance autant que possible. Pour moi, elle n’est pas là. Si je devais creuser, je dirais que je suis lisse, côté colère. A de rzres exceptions comme il y a quelques jours, et c’était tranquille. Une colère « normale ».
Cette nuit j’ai rêvé de ma colère. Il y avait une route coupée par un gros ruisseau (la route, sous l’eau) et mon véhicule, même si je résolvais cette rivière tristesse, n’aurait pas pu avancer parce que ses roues étaient bloquées par des plaques de fer plantées dans le sol. Assez parlant. Et pas très rassurant, j’espérais l’avoir dépassée, pas bloquée à ce point. Ça m’explique certains ressentis, comme lorsque j’ai envie de hurler sans que j’arrive à faire un lien avec quelque chose, je n’avais pas relié à elle mais ça fait sens. Chantier dont je n’ai pas du tout, du tout, envie de m’occuper… pour une fois :/
Ah oui je comprends mieux ce que tu disais ! Il n’y aurait pas eu LeChat pour coudre les manches j’aurais abandonné hein ! toussote Et repris plus tard ; je ne sais pas m’arrêter. J’avais dit à Kira « on le prend cool si on n’y arrive pas à temps, tant pis », tu parles. Je me suis menti à moi-même (j’étais sérieuse en le disant, mais dans les faits…). J’ai besoin d’aller au bout de ce que j’ai commencé, c’est viscéral. Je fais ça avec tout. Par exemple avec l’allergie, ça m’a pris du temps mais je suis allée au bout. Du coup la colère ok je viens de la débusquer mais je n’ai pas commencé à travailler dessus donc je peux la laisser dans son coin. Si je commence à le bosser, je ne lâcherai pas (et j’ai . pas . envie. Trop gros pour là maintenant).
Mais je te rassure, je sais ne pas m’obstiner dans un domaine (comme la couture par ex, quand j’ai compris ce que ça me coutait, j’ai arrêté et rangé ma machine. Et puis Kira et ses demandes, bon… oui avoir un enfant, ça change pas mal de choses sur ce que tu pensais figé).
Ne me classe pas bizarre :p
Pas bizarre, non certainement pas. Ou alors oui, je ne sais pas : on m’a souvent dit que je l’étais, et j’ai toujours été assez fière de ne pas ressembler aux gens qui me le disaient, même si ça m’énervait parce que je ne voyais pas ce que j’avais de si étrange 😀 Donc disons que si ça me venait à l’esprit de te qualifier de bizarre, ce serait un compliment ;P
Pour ma part, je ne sais pas prendre des trucs à bras le corps comme ça, ou alors je ne m’y prends pas bien (pas assez intensément peut-être, si je relis ta phrase). Ça fait dix ans que je travaille à gérer Angoisse ! Ça commence à porter ses fruits, mais autant te dire qu’un an, ça me paraît waw.
La colère, j’ai même pas essayé encore, j’utilise juste le « à quoi bon » de ma psy quand quelqu’un me gonfle, mais on ne parle pas vraiment de colère, là, en fait 🙂
En tout cas, je comprends. Pas la situation en elle-même, bien sûr, je suis loin d’avoir la moindre idée de ce que c’est d’avoir un enfant, donc je ne peux qu’effleurer en imagination ce que tu as traversé. Mais travailler à éviter de tuer quelqu’un, des gens en ce qui me concerne, oui, je vois.
Jolie réponse ^^ On m’a toujours qualifiée de bizarre, mais j’ai mis très longtemps à en être assez fière… 🙂
Je n’ai jamais réussi à gérer angoisse, donc tu vois :/
Pour la colère, il fallait vraiment que j’aille « vite » rapport au bébé (Kira). Donc je suis allée vite (avec l’impression d’être très lente et que je ne m’en sortirais jamais). Au final ce que je vois, c’est que j’ai coupé l’émotion sans la gérer, ce n’était pas le meilleur des choix (sur le moment oui j’imagine, mais pas à long terme). Par contre j’ai souvent un équivalent de « à quoi bon » moi aussi, qui m’aide beaucoup à relativiser, et celui-là je l’aime bien.
Désolée que tu vois… ♥