J’ai très peu eu de lectures en juin, mais bien sûr maintenant je ne sais plus du tout la raison cachée derrière. Une lassitude, peut-être. Ou une vie occupée ailleurs. Allez savoir.
Précisions sur ma notation Babelio
. 0.5 ⭐n’aurait pas dû être écrit
. 1 ⭐pas beaucoup mieux, mais il y a pire visiblement
. 1,5 ⭐pas terrible
. 2 ⭐c’est assez mauvais mais certaines choses sont à sauver
. 2,5 ⭐ impossible de trancher entre ça m’a plus et j’ai détesté, vide intersidéral
. 3 ⭐ pas mal, sans plus
. 3,5 ⭐bien, quelques réserves
. 4⭐ j’ai adoré
. 4,5 ⭐ presque parfait
. 5 ⭐ perle rare
Juin 6 livres lus

・Vers l’écriture : Récit de transmission – Jeanne Benameur ・

Je m’attendais à un livre sur sa manière d’entrer en écriture (elle a un style particulier, tout de même), il fut question de son approche et son expérience des ateliers d’écriture (et d’expérimentations, aussi). Pourquoi pas. C’était juste… éloigné de ce que j’avais projeté (et finalement, pas tant). Alors qu’elle révèle quelques techniques et thèmes abordés dans ses ateliers, sa langue se déploie et encourage à prendre la plume à son tour. Elle voit finalement l’écriture un peu comme moi, une puissance folle d’accès au monde et à soi – très psychanalytique.
Je crois à la silencieuse insurrection du mot juste.
Il faut renoncer à être celui qui lit par-dessus sa propre épaule, censure son propre texte alors qu’il est en train de s’écrire. Je crois qu’il n’y a pas pire censeur que soi-même. Et ça part d’un désir qu’on peut penser légitime. On veut que ce soit “mieux” tout de suite sans se rendre compte que par là même on nie déjà ce qui est en train de s’écrire.
Je crois qu’on avance toujours en prenant des risques avec soi-même.
・Marigold et Rose : Un récit – Louise Glück ・
Mon premier livre de cette autrice dont on m’a vanté la poésie (ici en prose) et qui m’a laissé de marbre, voire ennuyée profondément (selon). De rares moments intéressants ont déséquilibré ce côté négatif, je me retrouve avec une sensation inconfortable d’entre deux. Globalement, c’est sans intérêt et sans fin réelle. Il était pourtant question de jumelles…
Et donc cependant, de temps à autre, juste comme ça, des phrases.

Parfois elle pensait qu’elle pourrait simplement sauter la parole, et attendre l’écriture.
Et cela donnait de l’espoir à Marigold, ce dont elle avait souvent besoin étant donné la vitesse à laquelle elle s’attendait au pire.
Marigold écrivait un livre. Qu’elle ne sache pas lire était un obstacle. Cependant, le livre se formait dans sa tête. Les mots viendraient par la suite. Il y avait des gens dans le livre mais aussi des animaux. Tous les livres, Marigold en avait l’intuition, devraient avoir des animaux ; les gens ça ne suffisait pas.
Rose savait bien que cette histoire de rester à l’intérieur des bords n’était pas du tout le plan de vie de Marigold. Marigold avait compris dés son jeune âge (vraiment très très jeune âge) qu’il était nécessaire d’être assez disciplinée pour rester à l’intérieur des bords avant de pouvoir commencer le prestigieux travail de dessiner en dehors.
・Le Livre qui refusait de brûler, tome 1 – Mark Lawrence・

J’ai craqué sur le titre puis sur le livre superbe, un véritable objet de collection (même si le doré du titre a tendance à s’effacer, de qualité médiocre). J’ai craint que l’intérieur soit mauvais, du coup (pardon, mais c’est souvent le cas). Pas du tout, au contraire.
C’est une histoire assez complexe (j’adore les histoires complexes), malheureusement mal traduite sur les cent premières pages. Il semble qu’il y ait eu un gros souci de relecture chez Bragelonne, vu que certaines phrases ne veulent absolument rien dire (une IA n’aurait pas fait pire). Et puis à un moment ça rentre dans l’ordre et on découvre une écriture superbe.
Le livre est dense et on se perd un peu, mais il prend tout son sens en avançant dans l’histoire, et quelle histoire ! Je suis bluffée par le tour pris, et par les thèmes abordés qui pourraient nous tenir de leçon, à nous aussi. Ce qui parait être une histoire assez attendue ne l’est pas, les indices prennent forme, c’est bluffant. Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un tel livre, aussi riche, complexe, et prenant. Hâte donc de lire la suite.
(…) si la civilisation n’est pas capable d’empêcher un ouvrage de brûler, c’est qu’elle n’est peut-être pas prête à recevoir le savoir que ledit ouvrage recélait.
La bibliothèque est perchée en équilibre sur le fil de ce conflit. Ce désaccord fraternel. Elle est suspendue dans une trame de contrôles savamment pesés. Elle incarne tout à la fois l’arbre et la pomme. Ce qu’elle offre, ce n’est pas la connaissance du bien et du mal, mais le savoir nécessaire pour faire le bien ou le mal.
Nous vivons, tous autant que nous sommes, une vie dérobée. Un petit bout par-ci, un petit morceau par-là. Un don parfois, le plus souvent un chapardage. Nous portons notre identité comme un manteau maintes fois rapiécé, aux bords élimés, en constant raccommodage. Et lorsque nous consolidons une croyance, une autre nous fausse compagnie. Nous incarnons les histoires que nous nous racontons. Rien de plus.
Kerrol, lui, nommait sa vocation la psychologie. D’après lui, il était dans la nature humaine de se sentir piégé, et c’était le fait de ne pas pouvoir poser les yeux sur la source de leur emprisonnement qui poussait les gens à se morfondre, en proie aux idées noires.
J’ai également lu
. Magisterium, tome 1 : L’épreuve de fer de Holly Black : le livre aurait pu être intéressant mais il est souvent mal écrit et avec des phrases trop courtes. Il y a beaucoup de raccourcis scénaristiques, d’incohérences, de déjà-vu. L’envie de lire la suite n’y est pas, j’abandonne la série
. Un bûcher sous la neige de Susan Fletcher : profond ennui ici, l’écriture m’a laissée à la porte. L’histoire n’en finissait pas de ne pas avancer et lorsqu’elle l’a fait, je n’avais accroché à rien ni à personne, tout était confus, contemplatif, le style fade. Ce livre a été apprécié par beaucoup de monde, personnellement je suis passée à côté.
. On était des loups, de Sandrine Collette : j’aime l’écriture de cette autrice, mais la noirceur extrême de l’histoire me hérisse, sa cruauté est éprouvante. Elle est violente dans ses choix narratifs (et je peux comprendre, tellement tellement tellement). Mais si j’aime profondément sa poésie, je ne peux pas m’infliger ça pour autant. Deuxième et dernier livre pour moi, à regret.
Le livre coup de cœur de ce mois a vraiment été Le livre qui refusait de brûler, j’ai peiné à me sortir de l’univers tant je m’y suis plongée. La médiathèque n’a toujours pas la suite, je pense que je vais me rabattre sur la liseuse, à terme – ce qui serait dommage, vu la beauté du livre. J’ai tenté de le trouver en occasion, rien pour l’instant. Le pire étant que si j’arrive à mettre la main dessus, je vais l’offrir à Blanche ^^’ je ne suis pas prête de l’avoir dans mes étagères.
Par contre, je lis tellement peu de livres ces temps, je n’arriverai pas à atteindre les 150 ouvrages que je m’étais mis en challenge via Babelio… tant pis. Je vais peut-être le revois à la baisse, 120 peut-être que ça sera plus atteignable..?
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. Extrait : Le livre qui refusait de brûler
. Un autre avis : Speedrun
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Je crois qu’on avait déjà parlé de Mark Lawrence, tu avais lu un autre cycle sur le thème des bibliothèques ? J’aime beaucoup la seule trilogie que j’aie lue de lui (Le Livre des Anciens.) Là tu me fais grave envie !
On avait déjà parlé de Sandrine Collette – que je déteste – aussi, si je ne m’abuse.
On en avait parlé effectivement, mais je n’ai encore rien lu d’autre de lui (c’est prévu ^^). Garde en tête que c’est mal traduit longtemps (pas en continu heureusement, mais ça fait sortir de la lecture), et qu’ensuite c’est génial !
Sandrine Collette, nous en avions parlé aussi. J’aime son style, mais ces histoires sont vraiment affreuses. Je comprends que tu détestse :/
Ok bon maintenant j’ai envie de le lire !! je ne connais pas du tout Mark Lawrence, ni aucun de ses livres, il semble qu’il faut remédier à ce problème 🤣
J’aime plutôt Sandrine Collette, j’en ai lu 3 mais par contre, c’est vrai que c’est très éprouvant à lire… et je comprends que ça puisse rebuter, ça me fait un peu le même effet avec Karine Giebel.
Mais oui il faut !! Il est merveilleux (dit celle qui n’a toujours pas lu la suite ni aucun autre de ses livres, la loose).
Plus jamais Karine Giebel, jamais jamais jamais. Autant Sandrine Collette j’ai la faiblesse d’aimer son style d’écriture (au-delà du traitement de l’histoire) autant Giebel toutes mes alarmes sonnent ^^’