Ce que j’annonçais le mois dernier est cette fois extrêmement visible, je ne lis plus vraiment : la journée, j’ai peu de temps et le soir, je ne lis plus. Non que je dorme correctement (à 2h cette nuit, je ne dormais pas), je travaille seulement beaucoup l’anglais (et un peu le japonais) avant de dormir puis au réveil : mon temps est pris, très pris. Mais enfin, j’ai tout de même un peu lu (même si l’artbook d’Arcane est un mensonge en soi, puisque je l’ai essentiellement lu en mars.
Comme il y en a peu, je vais en profiter pour développer un peu tous les livres, même les détestés. Pardon si vous êtes l’auteur·rice, je suis sûre que vous êtes une personne formidable.
Précisions sur ma notation Babelio
. 0.5 ⭐n’aurait pas dû être écrit
. 1 ⭐pas beaucoup mieux, mais il y a pire visiblement
. 1,5 ⭐pas terrible
. 2 ⭐c’est assez mauvais mais certaines choses sont à sauver
. 2,5 ⭐ impossible de trancher entre ça m’a plus et j’ai détesté, vide intersidéral
. 3 ⭐ pas mal, sans plus
. 3,5 ⭐bien, quelques réserves
. 4⭐ j’ai adoré
. 4,5 ⭐ presque parfait
. 5 ⭐ perle rare
Avril 5 livres lus, 3 abandonnés

Les abandonnés :
. Witch and God, tome 1 : Ella la Promise
J’ai pris ce livre sur le rayonnage VO à la médiathèque pour sa couverture (et ses sorcières promises), il s’est trouvé être en français et pas en anglais, première déception (même si je en sais pas si je m’attendais vraiment à aller au bout, ah ah). La deuxième, c’est extrêmement mal écrit (style pauvre, naïf, phrasé en LOL, j’en passe). Et troisième (mais ça va souvent ensemble), c’était hyper cliché, vide, ridicule, plat. Au bout de 20 pages je n’en pouvais plus. Il semble que le style « beau gosse qui tyranise les femmes » plaise, vu sa note sur Babelio.
Pauvreté absolue.
. Houris
Le style répétitif m’a ennuyée puis atterrée, c’est une longue lamentation sous forme de monologue, sur les sévices encourus en Algérie lorsqu’on est une femme – résultat littéraire glauque. En voulant tenter de comprendre ce qui plaisait dans ce Goncourt, j’ai appris que l’auteur Kamel Daoud avait volé l’histoire de Saada Arbane. Fin de ma lecture, franchement écœurée par l’homme, son livre, tout.
. Nous traverserons des orages
J’aime tellement Anne-Laure Bondoux, j’y vais toujours les yeux fermés. Raté ici. Histoire dramatique sur histoire dramatique, violences sur violences, les couples se déchirent les uns après les autres : l’espoir s’est noyé quelque part. Tellement déprimant, je n’ai pas adhéré au style froid ; j’ai posé le livre quelque part et je ne l’ai plus jamais repris.



Les livres lus :

L’art et la création de Arcane – 5 ⭐
Cet artbook est une pépite, une qui pétille entre les doigts. Je crois qu’à force j’ai laissé légèrement filtré mon obsession en ces lieux, pour l’animé ; forcément j’ai eu peur d’être déçue par le contenu de ce livre que j’ai tant peiné à obtenir. Si l’attente a été phénoménale, le livre fut à la hauteur. La richesse de son contenu m’a impressionnée, j’ai trouvé les auteurs d’une grande générosité dans leur partage, les détails de ce qu’ils ont vécu comme de ce qu’ils ont créé ensemble. On y retrouve d’ailleurs le fouillis de Jinx et c’est merveilleux, vraiment.
Le papier est d’une grande qualité, les pages épaisses, les illustrations superbes. Et petit bonus, des extras parsèment l’ouvrage, comme la carte de Piltover ou un pochoir. Le livre est fascinant.



Daishizen – L’art japonais de ressentir la nature – 3,5 ⭐
Ouvrage peu volumineux, sans prétention, zen, à l’écriture assez large. On n’y apprend absolument rien (et je le dis avec beaucoup de douceur et de gentillesse), par contre il est agréable à lire. Les photos sont belles, l’agencement esthétique, l’ensemble est tout en simplicité.
C’est le livre apaisant d’un français installé au Japon, ce qui explique sans doute le manque de profondeur du sujet.
À la recherche de l’esprit renard, tome 1 – 4,5 ⭐
C’est la couverture (illustration magnifique) qui m’a attirée sur l’étal de la librairie, lors d’une manifestation jeunesse/manga/Japon d’un village et les quelques mots volés sur deux trois pages m’ont convaincue de l’acheter. La surprise valait le détour.
Très rapidement on s’aperçoit que le village décrit accueille la diversité de genre comme les disparités physiques, cela fait vraiment (vraiment) du bien à lire. Le héros principal est tout en dualité : il n’est ni tout à fait nésrégi (jeune qui deviendra alban, pouvant produire de la lumière) ni tout à fait néroni (qui ne le pourra pas) mais les deux, il est un jeune garçon avec des attributs physiques féminins, et il semble être toujours trop ou alors pas assez aux yeux de la société dans laquelle il évolue. En permanence double.
À ses côtés, des personnages tout autant marquants (plus même, encore). Il y a Fougère, grand-mère qui ne met aucune forme dans ses propos et agresse tout un chacun de vérités assassines (cette dame est rafraichissante, une merveille qui rehausse le ton de l’histoire). Et surtout Embrun, son meilleur ami silencieux. Mon personnage préféré. Celui dans lequel je me suis identifiée comme rarement. Enfant traumatisé, enfermé loin en lui, il parle peu mais toujours avec justesse et sans émotion apparente. Magnifique personnage, tellement, j’ai regretté qu’il ne soit plus présent (à défaut d’être le principal héros).
Merle je dois reconnaître, me fatigue. Ses choix sont parfois agaçants (bien que très bien amenés et expliqués, tout est très cohérent) et me donnent l’envie de le secouer, de lui dire de réfléchir un peu. Il a le droit à ses erreurs, c’est juste frustrant.
L’intrigue avance et avec elle des questions intéressantes, les vérités deviennent mouvantes, la stabilité s’enfonce dans l’obscurité. L’univers est riche, original, magnifique. Onirique, parfois. On s’approche un peu de la richesse du Japon avec les esprits de la nature, tout en ayant sa propre magie, sa propre texture. Le meilleur livre lu depuis longtemps.
L’autrice a parsemé de ses dessins le livre, un régal supplémentaire pour cet ouvrage un peu à part. Je me suis plongée dans son univers avec bonheur (et son site est magnifique !). En 2021, elle travaille sur le personnage et fait des dessins sublimes, entre autres illustrations.
On sent parfois que le livre est tourné vers un public jeune (quelques répétitions pour bien être comprise m’ont moi un peu lassée), mais malgré cela je n’ai qu’une hâte : lire la suite – et retrouver Embrun.

La Vie invisible d’Addie Larue – 1⭐
J’aurais dû l’abandonner, j’aurais vraiment dû. Mais il est tellement encensé, je me suis dit qu’il allait prendre son élan à un moment… mais non. Pourtant l’histoire était intéressante et sortait suffisamment de l’ordinaire pour m’attraper : un pacte avec le diable, 300 ans d’immortalité pour Addie… il y avait matière. Je pensais aussi je dois le dire, que nous allions forcément entrer dans l’Histoire (300 ans !) mais non, là non plus, rien, peu importe l’époque on ne la ressent pas. C’est un survol de nom de lieux, de gens célèbres vaguement nommés, de mensonges, de vols, d’inepties amoureuses. Les personnages, même chose, ils sont ennuyeux, creux, pénibles. Le tout est sans émotion, c’est souvent mal écrit.
Le livre le plus vide que j’ai lu depuis longtemps.
Diabolic, tome 1 : Protéger ou mourir – 2⭐
(oui il y a une erreur d’accrochage sur la photo plus haut, c’est bien deux étoiles)
Les deux étoiles, c’est pour le début de l’histoire (le reste mérite zéro, je considère que j’ai été généreuse du coup). Le début, ce n’est pas beaucoup peut-être me direz-vous, mais c’était accrocheur, pertinent et ça aurait pu aboutir à quelque chose de vraiment bien si la lancée n’avait pas été bêtement interrompue par une histoire lamentable. Vous me voyez venir avec l’histoire d’amour idiote ? Avec le robot qui devient tellement humain qu’elle en devient stupide, ne réfléchit pas plus qu’une midinette (pardon pour les midinettes) et qui s’enferre dans de mauvaises décisions alors qu’elle a LE CERVEAU fabriqué pour ça, réfléchir ? Visiblement l’autrice a préféré l’histoire qui perd tout son sens. et la midinette pas crédible. Je me suis retrouvée à lire une romance adolescente avec des adultes sans jugeote et sans caractère, c’était perturbant. Le monde lui-même manque de logique, la science est bannie (tellement bannie, l’autrice n’a même pas cherché à expliquer les trous noirs par exemple ; la science est vraiment partie voir ailleurs et dans un roman de SF ça manque) mais ils créent les diabolics, ou encore des animaux de combat à partir d’ADN. Autres bizarreries impardonnables, la diabolic principale a une force surhumaine mais tente de tuer au couteau (mais-pour-quoi), et pire encore à mes yeux : ce monde reste intangible, les descriptions sont succinctes. On n’y croit pas. Les clichés s’enchainent, les traîtrises sont évidentes, c’est du gâchis. Le personnage fou est meilleur, tant qu’on reste là encore dans les débuts (ensuite.. ça se dégrade). C’est lent puis ça bouge dans tous les sens, sans surprises, prévisibles. De toute façon la fin est tellement expédiée et mal écrite, il n’y a rien à sauver.
En résumé, il faudrait réécrire toute l’histoire – et en aboutir une autre.
Si vous ne deviez retenir qu’un seul livre (je ne compte pas le merveilleux artbook), c’est bien sûr À la recherche de l’esprit renard, qu’il faudrait vous tourner. Un livre certes jeunesse, mais il n’est pas possible de passer à côté d’Embrun (qui n’est certes pas le personnage principal, mais devrait) ^^
Et sinon, je vais essayer de lire un peu plus, quand même…
En savoir plus sur Carnets
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Pour toi ô lecteur de la Divine Dame Ambre, un petit post-scriptum : si tu ne devais retenir que DEUX livres, souviens-toi également de La vie invisible d’Addie Larue, très injustement balancé aux oubliettes par la Rédactrice, avec tout le respect que je lui dois 😀
C’est un très beau roman, tout en poésie mélancolique. Trois cents ans d’immortalité, certes… Mais à la condition que personne ne se souvienne jamais d’elle. Forcément, tout est vaporeux. Addie traverse le monde sans y laisser sa marque. Est-il possible alors que le monde la bouleverse ?
Je n’ai pas senti que le monde la bouleversait, justement… pas vu la poésie non plus, j’aurais aimé, vraiment. Nous avons un léger désaccord mais tu m’as appelée « Divine Dame Ambre » j’en déduis que tu ne m’en veux pas trop ^^
C’est ce que je voulais dire : le monde ne la bouleverse pas, et je me demande si c’est possible d’être bousculé par un environnement sur lequel on ne laisse aucune empreinte. Ça devient plus comme un film, qu’on regarde sans y participer, non ?
Tu seras toujours divine, ne t’inquiète pas. Tu devrais lire ce qu’Eliness a écrit à propos de L’Arbre-Monde, un roman que j’avais adoré et qu’elle a démoli avec une nonchalance scandaleuse 😀
(tiens, c’est dans l’article où elle présente Arcane, en plus ;))
Je vois ce que tu veux dire, je ne l’avais pas vu comme ça. Cela ne change pas le fait que cela m’a empêché d’accrocher, mais je comprends et en effet, pourquoi pas. Après j’ai plus l’impression qu’il s’agit du style de l’autrice, mais je lui laisse le bénéfice du doute ^^
Je suis touchée ^^’
Ah ah XD je ne l’ai pas encore lu, enfin j’avais testé les premières pages et pas accroché mais c’était sans doute le timing qui ne convenait pas. J’ai en tête de le reprendre, je te dirai (j’ai presque peur maintenant, imagine, un deuxième livre où on n’est pas d’accord 😮 )
Oui !! J’ai adoré lire l’article du coup, merci 🙂