Je lis beaucoup de blogs en ce moment, d’autant que j’en rajoute plus souvent que j’en enlève (même si dernièrement j’en ai effectivement retiré un, c’est excessivement rare). J’ai trop de notifications, du coup, et je ne sais pas résoudre ça – faut-il vraiment résoudre ça (sans doute). J’essaye vraiment de noter tout ce que les gens écrivent et qui me font écho mais le plus souvent j’ai l’écho sans le réflexe de copier-coller sur une page, ou je me dis que je le ferai plus tard et plus tard la vie m’a rattrapée donc rien. Dites-vous que lorsque ça arrive jusqu’ici (le blog) c’est statistiquement étonnant.
Contrairement à ce que pourrait laisser croire quelques citations, je ne lis toujours pas en anglais, ou en tout cas de manière trop laborieuse pour me lancer sur des articles entiers (mais j’essaye régulièrement).

Typiquement le genre d’article qui me fait vouloir payer mon espace, je vais finir par m’y remettre. Je sais que j’en parle beaucoup, sans le faire parce que l’argent. Une question de temps, j’imagine, en tout cas jusqu’à ce que je résolve la question de la pertinence… après tout ça fonctionne ici, même de manière bancale et imparfaite (avec des liens qui meurent, certes). Mais clairement, ici je suis en cage.
The trap and the fallacy that people have fallen into is the idea that these platforms are the ONLY way to get further: to sell, to advertise, to be seen. You trade convenience and a “free” app for the ensnarement and caging of your creativity.
Le piège et l’erreur dans lesquels les gens sont tombés, c’est l’idée que ces plateformes sont le SEUL moyen d’aller plus loin : de vendre, de faire de la publicité, d’être vu. Vous échangez la commodité et une application « gratuite » contre la duperie et la mise en cage de votre créativité.
– Chez Tomek

Je me suis posé la question, lorsque Tante-Marraine a fait rénover la tombe. Combien de temps avant qu’elle soit abandonnée. Combien de temps avant que j’oublie l’emplacement de la folie de ma mère.
Ça finit toujours comme ça les tombes, on les abandonne.
– Caroline Diaz

C’est flippant comme je viens de me trouver écrite dans un livre que je n’ai même pas lu :
Je suis cette personne qui essaie désespérément d’être une mère, d’être une femme, et qui ne cesse de revenir à sa propre enfance, comme on tape vainement du front dans le bois d’une porte qu’on nous a fermée au visage.
– Toucher la terre ferme de Julia Kerninonn chez La Souris

La poésie de Caroline Dufour me touche de mille manières absolument intraduisibles, c’est souvent avec plusieurs pas de côtés qu’il y a besoin de la lire et elle m’entraîne totalement à sa suite.
Et là ces accords de guitare qui me font glisser juste assez. Je me demande moi aussi si la folie du monde vaut la peine d’en parler.
Chez Si j’étais un arbre
J’avais compris de ne jamais peser les heures entre les mots qui tombent.
Mais plus forte que l’inquiétude fut l’idée d’être l’inconnue : celle qui ne saurait jamais, celle à qui on ne dirait rien.
Chez Si j’étais un arbre

Mais. Tellement.
Je sens que nous aurions bien d’autres choses à discuter que de lunettes, sourit-elle, et je le pense aussi, regrette de ne pas avoir sous la main un papier où j’aurais déjà noté mon adresse mail — une carte de visite de prospection amicale, voilà ce qu’il aurait fallu.
– Chez LaSouris
Je lis ce passage et (en dehors de la conversation tout aussi pertinente que nous avons eue récemment sur cette question de légitimité de l’écrit) je me demande si ce n’est pas la base de ma relation avec ce blog, si je n’écris pas pour être lue afin d’exister. Les quatre années de silence blogesque, j’y ai survécu mais c’était fort vague, comme survie, et avec une béquille blanche chimique).
Si j’ai écrit ce bouquin sur la danse, c’est que j’ai pris plaisir à l’écrire, non ? Elle a raison, et pourtant l’impression demeure que ce livre n’existe pas s’il n’est pas lu.
– chez LaSouris

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Toujours un plaisir de découvrir les mots, pensées des autres.
Je retiens « Et là ces accords de guitare qui me font glisser juste assez. Je me demande moi aussi si la folie du monde vaut la peine d’en parler« .
Quant au nombre, c’est toujours compliqué de faire moins. J’essaie car sinon je ne tiens pas le rythme. Mais il y a des plumes que je ne peux quitter.
Belle semaine à toi.
J’ai cette ambivalence de vouloir toujours davantage (de belles) plumes et d’avoir de moins en moins le temps de « bien » les lire (en tout cas en ce moment). Comme toi, j’e n epeux quitter celles que j’ai bien des blogs impossibles à quitter (et tant mieux !).
Belle semaine à toi aussi 🙂
Merci pour les découvertes et la surprise, à chaque fois, de découvrir une nouvelle résonance à un extrait qu’on oublierait presque avoir écrit ou recopié (j’espère que l’écho n’a pas été trop douloureux, les livres de Julia Kerninon sont vraiment très beaux).
Et carrément pour les blogs comme des bouteilles d’intimité à la mer, pour exister auprès de personnes qu’on n’aurait jamais rencontré autrement — que ce soit à cause de la géographie ou des conversations superficielles par-dessus lesquelles on n’aurait pas forcément su passer.
Je le ressens chaque fois que je me retrouve chez toi 🙂
(douloureux non, perturbant par contre. Impressionnant, peut-être aussi. Et puis cela fait du bien finalement.)
Je plussoie, c’est ce qui me fait tellement de bien d’ailleurs. Il y a entre blogs une rencontre magnifique que la vie réelle n’aurait pas permise ou alors pas avant très longtemps.