Je crois qu’il y a eu d’autres mots que je n’ai pas eu l’énergie, la capacité, de retenir. Cela m’attriste un peu mais note aussi de la baisse de ces derniers temps.
Merci pour ce que vous partagez, même si je n’écris pas chez vous pour le dire.

Chaque matin je surveille les mouvements du ciel, il finit par s’ouvrir, et me rappeler d’autres matins.
– Les heures creuses, Caroline Diaz
Et parce que je découvre son blog (j’y plonge complètement), lire cette phrase en février et non en janvier (c’est à dire, au bon moment), la lire après ce voyage dans le pays de ma mère mais sans ma mère (mais aussi sans sa violence ni ce qu’il y aurait pu y avoir de beau un jour si elle avait été une autre ou si elle avait travaillé à être une autre ou plus simplement si nous avions eu (elle et moi ou moi) une autre vie) :
Et soudain regarder son visage non pas comme celui de ma mère, la trouver plus émouvante encore.
– Caroline Diaz

Entre le moment où elle n’a pas encore accédé au visible et celui où elle s’est désormais trop étalée et confondue au sein du visible pour qu’on l’y discerne encore, la transformation n’offre qu’un étroit interstice de perceptibilité ; c’est pourquoi c’est avec tant de vigilance qu’il faut la scruter.
– François Jullien, Extrait de Chantiers 1 : Les transformations silencieuses – Chez Mylène Gauthier

J’entre en connexion par hasard avec ce blog, alors que je suis fatiguée et douloureuse à ne plus savoir si la vie est du bon côté de la fenêtre et je lis des mots bouleversants juste dans cet instant bancal
c’est pas parce qu’on se voit mourir qu’il faut mourir, au contraire toutes ces morts il faut les cataloguer les retenir les garder en soi
– Selmakovich, apprendre à renaître (1)
je sais que la douleur isole et que tenir en silence ça isole encore
– – Selmakovich, en novembre ~ des chochottes

Je me suis faite cette réflexion à plusieurs reprises, l’écho était puissant :
It’s about asking yourself if going through the entire ordeal of being creative is still worth it when everything around us is increasingly challenging.
Il s’agit de se demander si traverser toute l’épreuve de la créativité en vaut toujours la peine quand tout ce qui nous entoure est de plus en plus difficile.
– Julia Bausenhardt

Et parfois l’équilibre est peut-être seulement là :
Aujourd’hui je n’ai rien fait.
Mais beaucoup de choses se sont faites en moi.
Des oiseaux qui n’existent pas
ont trouvé leur nid.
Des ombres qui peut-être existent
ont rencontré leurs corps.
Des paroles qui existent
ont recouvré leur silence.
Ne rien faire
sauve parfois l’équilibre du monde,
en obtenant que quelque chose aussi pèse
sur le plateau vide de la balance.– Roberto Juarroz, Extrait de Treizième poésie verticale – Chez Mylène Gauthier

Les bonnes questions :
Quand est-ce que je cesserai de faire des cauchemars et redevenir obsessionnelle au moindre contact familial?
Quand est-ce que je cesserai de stresser « dans le vide » dès que je projette quelque chose d’agréable qui sort de ma zone de confort ? (genre un week-end ou un voyage).
Quand est-ce que je cesserai de perdre mes moyens quand on me regarde faire quelque chose?
(…)
Quand est-ce que mes (bonnes) idées cesseront de disparaître à la seconde où elles apparaissent? (et me laissent le bec dans l’eau parce que j’ai amorcé le geste associé à l’idée, de sorte que, à peine né, le geste est déjà orphelin !)
– Indesp

La Liste non exhaustive de l’homme (idéal* ? punaise, ça ne devrait pas être idéal, ça devrait être, je ne sais pas, naturel) (* correction, de l’homme qu’elle aime de loin) pour Sacrip’Anne, j’en ai gardé ce qui est un portrait (non exhaustif) de LeChat et je trouve ça absolument fascinant :
- Une façon de trouver de la beauté, de l’intérêt, là où plein d’autres ne voient rien.
- Un air de se foutre de n’être pas dans le cadre.
- Un art de mériter la confiance qu’on lui donne.
- Une capacité à surprendre, sans cesse.
- Un plaisir à faire plaisir.
- Un talent pour me faire rire.
- Une forme de tendresse pudique mais bien palpable.
- Un millier de choses en commun sur la façon de recevoir l’art.
- Des modes de disponibilités déconcertantes.
- Un point de vue.
- Une aptitude rare à comprendre qu’il en existe d’autres, des points de vue.
- Un goût pour l’humanité.
- Une forme de main sur mon bras, sa chaleur au travers de ma manche.
- Une maîtrise des mots réjouissante.
- Une curiosité jamais assouvie.
- Une générosité à plein de facettes.
- Un regard.
- Un plaisir évident à partager.
- Une âme complexe.
- Un côté indéchiffrable imprévisible, pour le meilleur et pour le pire.
- L’art de naviguer dans la complexité.
- Une façon d’aimer les livres, les histoires, qui me parle.
J’ai pleinement conscience de la chance que j’ai, j’ai aussi pleinement conscience de la personne qu’il est, à qui j’ai un jour demandé, veux-tu m’épouser ? et ce fou a répondu oui, de ses défauts certes mais surtout de ses qualités dans un monde qui cherche à les abîmer.
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Ce n’est pas un portrait de l’homme idéal mais de celui que j’aime de loin 🙂 Mais contente que ça fasse écho en toi.
J’avais mis un « ? » à idéal parce qu’il me semblait que quelque chose m’avait échappé (tu confirmes), je vais corriger 🙂
Il y a des belles choses, ces mots qui font écho, qui bouleversent.
J’ai noté ça au gré de mes vagabondages: « Guérir, ce n’est pas oublier : c’est se souvenir sans douleur » – Je ne suis pas guérie alors mais je m’en rapproche.
Belle semaine à venir!
Ça me parle tellement cette phrase, je vais la noter quelque part !
Merci pour la découverte du blog de Julia Bausenhardt ! Et aussi pour ces deux vers « Aujourd’hui je n’ai rien fait. / Mais beaucoup de choses se sont faites en moi. » qui m’obligent à reconsidérer cette impression récurrente de n’avoir rien fait ; j’aime beaucoup l’inversion.
(Grand plaisir toujours à retrouver François Jullien ; la lecture en est parfois aride, mais tellement juste.)
Avec plaisir. J’ai ressenti ce même écho, ça tape très juste.
(je dois avouer que je ne le connaissais pas)
merci, et pour justement ces phrase.
Merci à toi 🙂
et de m’apercevoir de l’horrible faute de frappe, pour avoir voulu effacer ma manie des points de suspensions, ai sacrifié le S. Désolée.
Cela m’arrive si souvent ^^’