Citations de Janvier

Inauguration d’une toute nouvelle catégorie ^^J’ai piqué l’idée (avec son accord) à La Souris, elle-même inspirée par les Carnets Web de La Grange (je ne lui pique pas toutes ses idées, promis, mais un peu quand même) : des phrases lues ce mois, au gré des blogs, et qui m’ont marquées. Cela m’est arrivé si souvent de me dire que ah, j’aurais bien conservé cette phrase quelque part… (mais pas sur Mastodon, j’y ai un passage où mes mots s’autodétruisent après un mois), alors voilà. Peut-être que sur un malentendu, vous découvrirez aussi de nouveaux espaces (encore un peu trop restreints chez moi, je compte bien découvrir d’autres lieux dans les mois qui viennent).
Mélange de ce qui m’a touchée, atteint, mille raisons sans explications.
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une écriture au bord de l’évanouissement
– Remue.net, Pascal Gibourg

se souvenir de l’importance
simplement 
- Palette d'expressions

La vie étant ce qu’elle est, se glisser dans des interstices où la beauté et la joie, les arts résident, me paraît essentiel, éminemment politique et nécessaire.
– Mathilde

Resonance is such a powerful emotion. This is why I collect quotes – to remind myself I am not alone. And this is also why we should tell our stories, so people can also feel less alone, and have a more accurate sense of what truly exists in reality.
– Winnie Lim, Why we should tell our stories (chez Hypothermia)

Le plus beau de la langue n’est pas qu’elle transmette, mais qu’elle creuse à l’aveugle — et qu’elle sache les choses avant nous, qu’elle voyage au puits profond et nous indique comment descendre : descendre pour toucher ce qui a été vu pensé avant nous. Entendre jusqu’aux premières voix des animaux. Les langues vivent et pensent, secrètement, dans le fond d’elles-mêmes, comme un mystérieux cerveau sans nom, un savoir des ancêtres. Un puits est toujours là, qui parle encore. Descendre au langage comme dans un corps.
– Valère Novarina, Extrait de Voie négative, chez Mylène Gauthier (oui, moi aussi j’ai tilté, mais une lettre)

En décembre quand j’ai dit à psy n°2 – celle qui était censée être ma « coach » de projet professionnel mais est juste devenue ma deuxième psy de meilleur conseil sur l’organisation et le burnout, et que je peux voir en visio, mais qui a la même franchise, énergie contagieuse et rapidité de réaction que psy n°1 et c’est bien pour ça que je les apprécie – que j’avais à nouveau beaucoup, beaucoup de pensées suicidaires, et que c’était épuisant, et que j’avais besoin qu’on m’aide à trouver des pistes de comment faire bouger ma vie, me faire sortir de mes listes mentales, mes spirales de dévalorisation, la sensation constante d’échec, les échecs effectivement constants, la solitude mon dieu la solitude, quand je lui ai dit que j’avais besoin que quelque chose se passe pour m’empêcher de disparaître, parce que demander de l’aide ou du soutien ça prend aussi de l’énergie que parfois je n’ai pas, ça demande surtout de ne pas être moi, d’être un double soignant qui a pour mission de préserver ma vie, mais là, je n’ai plus la force de ma convaincre, de le convaincre, ce double, ou même juste de me dédoubler, bref, je lui racontais ça, à cette spécialiste du burnout elle-même TDAH qui doit bien comprendre la complexité d’être dans une situation qui nous fait souffrir mais de ne plus avoir les capacités à cause de cette souffrance de faire ce qui nous permettrait de sortir de cette situation, et qui a déjà eu plusieurs fois le cas de moi en période prolongée d’idées suicidaires intenses qui se dissiperaient avec des pistes de soutien concrètes – et elle m’a sorti son couplet automatique de psy à qui on a appris à « évaluer le risque », pour la 4^e fois peut-être en deux ans, et à chaque fois je lui réponds la même chose, mais aussi que ce n’est pas un outil d’évaluation adapté à ce dont j’ai besoin. Elle persiste. Les questions-types, est-ce que j’ai un plan, est-ce que j’ai pensé à des moyens de, tout ça. Et moi je dis mais non, je ne vais pas vraiment me suicider, si j’ai appris à le dire, à le communiquer dès que c’est un peu trop présent, c’est bien pour ne pas le faire, justement. Mais je commence à être à bout de forces, et surtout, de patience. Continuer ma vie comme ça, que chaque jour, chaque semaine, chaque mois continue à être comme ça pour les années à venir, je ne peux plus. Je ne peux plus non plus prendre un jour à la fois et me dire que ça ira. Quatre ans d’un jour à la fois et ça va toujours pire : est-ce qu’on peut parler du concret, s’il vous plaît ? Elle n’entend pas, elle est dans ses théories et ses scripts.
Auprès d’elle j’ai disparu, je n’ai plus repris rdv, aussi parce que je n’ai pas assez d’argent pour 2 psys et que je n’arrive pas du tout à organiser mon temps et planifier mes rdvs, mais en fait, d’abord parce qu’au lieu de me sentir exister à nouveau après notre conversation, je me suis sentie disparaître. Encore plus.

C’est ça que ça fait, l’envie suicidaire, même quand on n’a pas de plan.

C’est qu’au moindre brouillard on n’a plus le courage de retenter le lien, redemander de l’aide, réaffirmer son existence.

– Pourquoi pas Autrement ?