Carnet de lecture, janvier – Opération Table Basse

7 commentaires


  1. J’ai une question qui j’espère ne te froissera pas mais : pourquoi lire pour justifier de se débarasser ? Je comprends la pression lorsqu’il s’agit d’un livre-cadeau choisi avec soin (j’ai du mal moi aussi à ne pas me sentir responsable d’un « je te donne ce livre car il m’a fait penser à toi ») mais ici de ce que tu décris, il s’agit d’un « je te passe tout ce qui me tombe sous la main »… Du coup pourquoi ne pas simplement y piocher ce qui t’attire et relâcher le reste ?

    (fais ce que je dis pas ce que je fais – ça me fait réfléchir à ma propre pile de bouquins filés par ma maman qui s’accumule depuis des années sous mon piano 😉 )

    1. Je n’ai pas tout décliné par souci de fluidité, mais elle m’en envoie certains par la poste (par exemple Avec les fées, elle a pris le temps, l’énergie et l’argent de me le faire parvenir jusqu’à ma boite aux lettres parce qu’elle l’a aimé, et il y en a plusieurs comme ça). C’est délicat, du coup, on se rapproche du livre-cadeau.

      Pour les autres… en effet… je ne sais pas. Un pêle-mêle d’émotions, je dirais. J’ai de la peine pour ces livres qui ont été écrit, je me dis que certains doivent valoir le coup (il n’est pas possible statistiquement qu’ils soient tous mauvais pour moi), j’ai la pensée qu’il s’agit de mon âme-sœur quand même et j’ai envie de partager aussi la lecture, c’est un livre et j’y ai associé un certain respect pour l’objet (et donc sa lecture systématique), j’ai une difficulté terrible à stopper un ouvrage (il doit bien y avoir quelque chose qui va le sauver à la fin), je voudrais remplir ma bibliothèque et je comptais un peu sur eux, aussi.
      Rapide tour d’horizon, je pense qu’il y a d’autres raisons en sous-marin que je n’ai pas débusquées ^^

      De m’attaquer à toute la pile, il y a un effet épidermique qui s’est déclenché sur le temps, je fais une pause de quelques jours, et on verra quelle suite je leur donne. Ta question est très pertinente, je vais respirer un bon coup devant ma table 😀

      Tu as un piano <3 (et des livres dessous, ne me demande pas pourquoi mais j’adore l’image)


  2. Ta réflexion me rappelle une idée de Marie Kondo qui m’avait frappée à l’époque et qui me traverse souvent quand je pense aux objets : leur fonction ne se limite pas forcément à celle pour laquelle ils ont été créés.

    Imagine que tu reçoives en cadeau un pull vert tricoté à la main par une personne chère. Le souci c’est que tu détestes le vert et que tu as déjà plein de pulls que tu aimes dans ton placard. Ton premier réflexe serait peut-être de garder ce nouveau pull par culpabilité en ressentant un poids à chaque fois que tu le vois parce que tu ne le portes jamais.

    Mais si tu considères que le pull a déjà rempli sa fonction en étant un cadeau, un message d’amour, alors tu peux le considérer d’un autre œil. Peu importe que tu ne le portes pas : son rôle était de te montrer à quel point la personne qui te l’a offert tient à toi parce qu’elle a passé du temps à le créer en pensant à toi. En recevant le pull et en remerciant la personne qui te l’a offert, tu as reçu le message et tu as honoré cette intention. Le pull a rempli son objectif.

    Du coup tu n’es pas obligée de le garder, puisqu’il a « complété sa mission ». Tu peux lui donner une nouvelle vie, par exemple en le donnant à une association où il pourra donner chaud à quelqu’un qui en a plus besoin que toi. Ainsi son existence continue à avoir du sens, mais d’une manière qui te libère de la culpabilité.

    Je t’avoue que je n’arrive pas encore à systématiquement penser de la sorte mais c’est une réflexion qui m’aide beaucoup à gérer les objets qui me pèsent 🙂 Je partage au cas où ça peut t’apporter une nouvelle perspective !

    1. Je me sers aussi souvent de Marie Kondo dans mes tris, je peine plus avec les cadeaux.

      LeChat lui n’a jamais eu cette difficulté. Pour notre mariage, un ami lui a offert une boîte à pêche (il ne pêche pas, c’était un private joke), une chose en céramique très moche avec un hameçon dedans. L’objet lui a posé problème, vraiment, ce n’était pas possible. Il l’a pris en photo, puis il l’a cassé volontairement. Il a récupéré un morceau qu’il a poli et gardé un moment, jusqu’à ce qu’il s’en débarrasse finalement (assez vite). C’est tout lui : je n’aurais jamais osé ^^ Du coup en général quand j’ai quelques soucis de ce type, je vais le voir 😛
      Mais le fait est que comme tu le disais plus haut, l’objet avait rempli sa fonction.. de cadeau.

      Depuis notre conversation, j’ai viré quelques livres 😉

  3. Oh mais j’adore ce principe du cadeau qui a rempli sa fonction ! car souvent je culpabilise à l’idée de me « débarrasser » de quelque chose qu’on m’a offert. Et cette réflexion m’interpelle.

    En plus, j’allais poser exactement la même question que toi : pourquoi lire pour justifier de se débarrasser. J’ai une PAL et une PAL bis de livres que je ne sais pas si je vais les aimer mais ils m’intéressent chez mes parents. Ce ne sont pas vraiment des livres choisis avec réflexion, ce sont surtout des livres récupérés de tous les logements vidés de membres de ma famille qui sont morts ; où le nom de l’auteur, où le titre/résumé m’a interpellé.

    Après en général, j’aime bien lire un livre jusqu’au bout pour voir s’il était vraiment mauvais en entier, ou s’il s’améliore un peu. Oui je dois être un peu maso sur les bords ! 🤣

    1. Mais voilà, j’ai toujours envie de voir un livre s’améliorer, je me dis qu’il ne peut pas être mauvais à ce point tout du long ^^ Et d’ailleurs j’ai parfois eu de belles surprises comme ça.
      Là j’avais abandonné un livre l’année dernière, j’ai tenté de le lire de nouveau il y a quelques jours (il m’a été offert.. ah ah) et oh la la, quelle surprise dingue ! C’est beau, quand ça fait ça.

      Bonne chance pour la PAL bis 😀 (déjà une, c’est beaucoup ^^)

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