La résolution que j’ai prise cette année est très efficace pour ma table basse, moins pour mon enthousiaste littéraire. Je lis en journée tous les livres donnés par Blanche, des bouquins que j’ai tiré dans une valise depuis Paris, tout de même – aidée par un train, mais avec deux parfois trois gares de correspondances. Ils sont franchement mauvais, globalement. Et la nuit, la liseuse prend le relai avec plus ou moins de succès, mais mieux. Je n’ai pas faibli de tout le mois, malgré parfois une envie féroce de lire la liseuse plutôt qu’un ouvrage insipide. Je crois n’avoir jamais autant abandonné de livres ou lu très vite un tas d’autres, en diagonale, c’est douloureux.
J’ai essayé de glisser quelques livres dans le challenge Multi-défis sur Babelio, mais même là ils ont du mal à trouver une place. J’ai prêté un de ces ouvrages en attente d’une boîte à livres, à ma belle-mère lors de son passage chez moi, elle m’a dit « ce n’est pas terrible, il te vient d’où ? » Ta fille ^^’ Je dois absolument dire à Blanche d’arrêter de me filer tout ce qu’elle lit (elle a un côté boulimique pire que moi), sauf si c’est vraiment exceptionnel. Malgré tout ce que j’ai pu éliminer ce mois, la table est toujours blindée, c’est fatiguant.
Avec le temps un certain engourdissement m’a prise, je n’ai plus su si les livres étaient vraiment mauvais ou si c’était moi qui lâchait tout ce que je tenais. Le découragement.
Précisions sur ma notation Babelio
. 0.5 ⭐n’aurait pas dû être écrit
. 1 ⭐pas beaucoup mieux, mais il y a pire visiblement
. 1,5 ⭐pas terrible
. 2 ⭐c’est assez mauvais mais certaines choses sont à sauver
. 2,5 ⭐ impossible de trancher entre ça m’a plus et j’ai détesté, vide intersidéral
. 3 ⭐ pas mal, sans plus
. 3,5 ⭐bien, quelques réserves
. 4⭐ j’ai adoré
. 4,5 ⭐ presque parfait
. 5 ⭐ perle rare
Janvier, 24 livres lus, 4 livres abandonnés, 2 mis sur pause (fatiguée ?)
Les abandonnés nullissimes:
. Journal de nage
. Pense aux pierres sous tes pas
. Le ciel t’aidera
. Les cahiers déchirés
En attente d’un jour meilleur (le fameux « c’est pas toi, c’est moi »)
. Sidérations
. Fille du Destin, tome 1 : Les Émeutes de la nuit sans lunes


Jacaranda – Gaël Faye
3,5 ⭐
J’y ai fait une longue critique ici. J’avais lu Petit pays qui m’avait transportée, une claque en pleine face. Je ne l’ai pas retrouvé ici, l’écriture m’a semblé fade, sans poésie, des faits mis à distance. J’ai apprécié, mais en hachuré.
Il garde une réelle importance, peu d’ouvrages parlent du Rwanda, du génocide, des traumatismes de toute une population retransmis aux enfants. Je le conseillerais, malgré ses défauts. Pour l’histoire comme pour ses conséquences durables.
Ainsi, ils décrétèrent que ceux qui étaient grands et minces étaient des Tutsi et ceux qui étaient petits et trapus étaient des Hutu. Que les Tutsi étaient fourbes et raffinés et les Hutu timides et paresseux. Lorsque la carte d’identité ethnique fut introduite et rendue obligatoire pour chaque Rwandais, le roi Musinga s’y opposa, tout comme il refusait toujours de se convertir au catholicisme. L’administration belge et les missionnaires décidèrent donc de le destituer et de l’exiler au Congo belge.
Arlequin poli par l’amour – Pierre de Marivaux
3 ⭐ Un ovni dans ma bibliothèque, la faute au défi littéraire (item mystère, un livre écrit avant 1725 ; on n’a pas idée). Je me suis plus amusée que prévu.
À ma grande surprise, j’ai apprécié la première partie pour son côté frivole et les réparties amusantes. Il y a de l’esprit dans les répliques, même s’il en manque cruellement à Arlequin (beau mais bien bête) avant qu’il ne tombe amoureux de la bergère. Il démontre au passage que l’amour ne se décide pas, ne se provoque pas.
J’ai moins apprécié la seconde, lorsqu’il s’en sert de manière violente et à si mauvais escient, pour se venger certes mais surtout pour le pouvoir procuré. Et sans doute est-ce la morale réelle, bien au-delà de « l’amour aiguise les pensées » : encore faut-il bien l’utiliser, prendre soin de l’autre.


Afghanes – Titouan Lamazou
4 ⭐ Un reportage de photos et de dessins dans un contexte politique compliqué, datant de 2004, lors de l’occupation par les forces de l’OTAN américaines et européennes en Afghanistan. L’époque est instable (les Talibans), dangereuse. Il tire des portraits de femmes veuves, des femmes qui ont osé, et souvent sans sa présence masculine, libérer leur parole, témoignage magnifique de leur quotidien, de leur passé, leur espoir, leur colère ou leur lassitude.
Ce n’est pas le trait de crayon que j’aime le plus en peinture, mais l’ouvrage est très beau, et surtout très instructif sur le plan historique et géopolitique
Le muguet rouge – Christian Bobin
3,5 ⭐ Triste dernier livre de Christian Bobin, où la mort tourne et retourne les mots comme pour nous préparer à son départ. On y rencontre la mort de son père, la mort de son frère, la mort de poètes passés, la mort de philosophes éloignés, la mort de musiciens, la solitude. Une si grande solitude.
J’avais oublié le son de sa voix jusqu’à lire le muguet, un parfum rouge qui tente de m’échapper. J’ai tourné un peu autour, pas tout entendu. J’ai mal existé entre les pages, je le vois bien. Entre les rêves, j’ai comme glissé. Je vais le poser dans ma bibliothèque, à côté des autres, et le relire un jour, plus tard.
Un livre un peu fantomatique, il me manque la lumière de sa poésie.
Il me manque.

Aller d’une présence subtile à une autre présence subtile pour en extraire une nourriture solaire est un travail d’abeille et de poète. Ce monde détruit les deux.

Personne ne m’a dit – Hollie McNish
3,5 ⭐ Journal intime où l’autrice raconte avec humour sa grossesse, son accouchement puis sa parentalité, abordant des sujets difficiles ou simplement tout ce qu’on ne nous dit pas avant de se lancer et qu’on découvre en effet brutalement, le sang, la pression de la société, la solitude, le changement du corps. Des poèmes tranchent le texte, je ne sais pas toujours ce qu’ils font là. Elle parle féminisme, racisme, végétarisme, règles, allaitement, sexualité, couple, colère, fatigue, émerveillements, tout ce qui fait la « banalité » et la beauté de la parentalité, en somme. Elle se plaint beaucoup, elle a pourtant la chance d’avoir ses parents et son gars pour prendre la relève.
Le propos sonne juste puis s’enfonce dans les clichés, la vulgarité est lassante, le ton trop personnel ; je me suis ennuyée sur la fin, là où le début était amusant.
La voir faire ses premiers pas m’a beaucoup fait réfléchir au sens de la vie. La poétesse américaine Erin Fornoff, qui demeure en Irlande, a écrit un vers que j’adore : « Pensez à la dernière fois que vous avez fait quelque chose pour la première fois. »
Le jardin des fées, tome 1 et 2 – Audrey Alwett
4⭐ Une très jolie bande dessinée, magique, féérique, touchante. Le récit est sympathique, assez décalé pour renouveler le genre tout en étant dans le classique. La nature tient une grande place, les arbres sont superbes, les détails minutieux, les fiches sur les fleurs très appréciables. Des thèmes difficiles sont abordés, comme la trahison, la cupidité, la maltraitance, la vengeance, la noirceur de certains humains, les secrets de famille, la maladie… on est loin de la légèreté qu’on pourrait être tenté d’y voir.
Très envie de lire le dernier (il s’agit d’une trilogie).

Sagesse des lianes – Dénètem Touam Bona
3,5 ⭐ Essai.
Réflexions philosophiques et poétiques, où le texte même devient une liane, son mouvement, sa beauté. Elle incarne ici la résistance au colonialisme, une manière de penser et lutter ensemble, elle lie, étouffe, étrangle, tient, entrave, enlace, contourne ; comme le texte. L’auteur trace ce lien entre marronnage et écologie, change le point de vue, il bouscule un peu de vieilles croyances dans un travail d’écriture qui m’a émue sur une première partie. J’ai lâché de manière involontaire la suite de l’ouvrage, et je n’ai pas su ce qui tenait de ma lecture ou de moi. Mais la forêt pour identité, ça ne pouvait que me parler (même si, ensuite).
Le livre est une incitation à penser autrement, changer notre rapport au monde.
AVOIR UN BLANC
Avoir un blanc, il n’y a rien de plus courant : tu te rassures en te disant que ça va revenir, que c’est l’effet de l’émotion ou de la fatigue. Ce nom que tu as oublié et qui se tient là, sur le bout de la langue, comme pour mieux te narguer, finira bien par sortir. Mais c’est plus grave que tu n’oses te l’avouer : tu as des problèmes de mémoire… Ce n’est pas seulement de l’étourderie, comme quand tu commences une action et que tu réalises soudain que tu ne sais plus pourquoi tu cours dans l’escalier, un livre ou un couteau entre les mains. C’est une chose plus troublante, le sentiment de n’être que surface, sans profondeur, sans accès à ta propre opacité, sans ancrage véritable dans ce qui a précédé, comme si ta mémoire n’était qu’un cahier de brouillon aux pages raturées, déchirées, illisibles. Et ce sentiment récurrent que tu viens d’atterrir dans ce corps, que tu y as été jeté par hasard, qu’il y a erreur d’aiguillage, que les membres qui s’agitent sous ton impulsion font semblant de t’obéir, que ce ne sont pas les tiens, que tu n’es pas à ta place, juste de passage ; peut-être même déjà passé… Après toute une tranche de vie blanchie à la chaux de l’intégration, à suivre, à ton insu, l’injonction permanente à s’oublier, à s’effacer, tu n’es plus qu’un zombi. Alors tu dors, tu erres, tu te livres à la dérive dans le secret espoir de rompre, un jour, ces fils invisibles qui gouvernent ton corps.
Avec l’abolition en cours du droit d’asile à l’échelle internationale et l’accélération de la sixième extinction de masse des espèces vivantes, c’est la possibilité même du refuge qui, désormais, se dérobe à nous.
Vénère : Être une femme en colère dans un monde d’hommes
3,5 ⭐ Quand j’ai lu « aux mal baisées » j’ai pensé à Virginie Despentes , mais on est loin de son ouvrage formidable. Non que ses mots lui appartiennent, mais il y a derrière toute la force de King Kong Théorie imprimée dans mon cerveau et celui-ci n’a pas fait le poids.
J’en ai apprécié le début qui m’a couchée littéralement sur le papier, je suis cette femme à la paresse culturelle honteuse, incapable de produire un quelque chose pertinent dans ce monde. Féminin qui me broie. Mais sa colère, toute légitime qu’elle soit (et je la partage souvent), a fini par me laisser sur le côté. Elle ne trouve pas de sortie, pas d’exutoire, pas de conclusion. Un hurlement (intime plus qu’universel, même si) qui le reste. Une invitation à s’en emparer.. mais je ne veux pas avoir une vie de colère.

Ma colère est titanesque, mais elle est surtout adolescente – et c’est ce que je lui reproche, plus que tout. Parce que ma colère n’est pas littéraire, poétique, politique et bien formulée. Elle est immature, illustrée par des clichés terribles, elle suinte la fin de l’enfance et les blockbusters. J’aurais rêvé qu’elle soit de celles qui reçoivent des prix, qui galvanisent, qui élèvent l’émotion au rang divin –mais non, moi j’aimerais être un loup-garou et dévorer mes ennemis, j’aimerais cracher du feu ou du venin, j’aimerais chauffer si fort que je finirais par imploser et tout ravager sur mon passage.

Tout l’art de Diablo – Collectif
5⭐ J’ai joué au I et II avec assiduité, me suis arrêtée là avec beaucoup de regret, pour cause de goritude violente insupportable pour moi. Je regrette le refus de Blizzard d’offrir une petite case à cocher (la communauté l’avait demandé) pour un jeu plus soft : retirer les viscères sanguinolentes m’aurait permis de continuer à jouer.
Ce livre heureusement n’a rien de gore, c’est une splendeur côté dessins, esquisses, peintures de tout le bestiaire de Diablo III, armes et équipements inclus. Je pensais regarder uniquement les photos, je me suis plongée avec joie dans le texte, les essais, les tâtonnements, les changements, les choix définitifs.
Un très bel artbook.


Et puis alors, les autres. Si décevants, comme Avec les fées (critique ici), où l’auteur insulte carrément les anglaises et les femmes dans la même phrase, et arrive à rendre la Bretagne ennuyeuse ; heureusement que je ne l’ai pas acheté dans cette librairie. Je reviens à la réflexion que je me suis faite récemment, que finalement j’aimais ma table pleine de livres, cette promesse de lecture à venir et de pépites à découvrir. Plus je pioche dedans plus la catastrophe s’installe. Comme je crains de passer à côté d’un bon livre je continue, mais avec de plus en plus d’appréhension. Du coup je termine janvier et j’entame février en faisant une pause avec ceux de la médiathèque sur l’art dans le jeu vidéo, que j’ai un peu trop mis de côté pour donner un grand coup dans la pile de la table.
. La faiseuse d’étoiles (critique ici) où la mère ment tellement que ça bousille l’enfance de l’enfant, et à la fin il est adulte et se sent prêt à faire la même chose à sa fille qui vient de naître (argh), envie de déchirer le livre, là
. Gamines, le récit est décousu, j’ai détesté le style, le ton, l’histoire, la fin, c’est lent, naïf, sans psychologie
. La langue des oiseaux, le titre est beau l’ouvrage s’enfonce dans rien. La soi-disant poésie d’une vendeuse est du vide, l’histoire l’est tout autant : ennui assuré
. Conseils de lecture pour âmes égarées (critique ici) : l’histoire aurait pu être intéressante mais c’est plat, souvent maladroit, ennuyeux à souhait
. Lady Macbeth, critique ici : univers sombre, glauque, intelligence revendiquée que j’ai trouvé bien faible personnellement, j’ai détesté
. La Bibliothèque des rêves secrets, d’un ennui… Style très plat. Je me demande si la traduction japonais-français ne souffre pas du fait que la culture nippone ne s’exprime qu’avec le moins de mot possible, une retenue qui ne réussit pas forcément aux romans de notre côté de l’océan. Paradoxalement des détails donnés sont inutiles, l’impression d’avoir cinq ans. Pas vraiment d’histoire.
. Prospérine Virgule-Point et la phrase sans fin, le livre est beau, l’idée très originale et un brin loufoque, l’histoire parsemée d’humour : il avait un bon départ. Et puis l’ennui prend le dessus, les personnages sont caricaturaux, le suspens inexistant. Sympathique parce qu’original, pas davantage.
. Les bandes dessinées Zora 1, Le jour où tome 8, Les enfants sabletemps 1 sont sympathiques sans plus, ne renouvellent pas le genre. Vu et revu. Sofia est intéressante mais brouillonne, on ne comprend pas tout ; il parait qu’il faut lire le tome 2 pour comprendre le 1, moi ça m’agace qu’un livre ne se suffise pas à lui-même (dommage, le graphisme est superbe).


Ce mois de janvier m’a lassée côté lecture, ça se ressent dans mes critiques agacées et j’en suis navrée pour les auteurs et autrices. Vivement que je vienne à bout de cette table, que je retrouve une certaine sérénité et distance.
J’en profite pour rappeler que ce ne sont que des avis à un instant T, et si vous avez apprécié des livres que j’ai détesté, et bien c’est une bonne chose, j’en suis juste très heureuse pour eux et pour vous 🙂 Tout livre à un public, et il ne peut pas être bien pour tout le monde, sans parler du fait que le moment où on le lit joue lui aussi beaucoup – et là, je ne suis clairement pas dans de bonnes dispositions.
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J’ai une question qui j’espère ne te froissera pas mais : pourquoi lire pour justifier de se débarasser ? Je comprends la pression lorsqu’il s’agit d’un livre-cadeau choisi avec soin (j’ai du mal moi aussi à ne pas me sentir responsable d’un « je te donne ce livre car il m’a fait penser à toi ») mais ici de ce que tu décris, il s’agit d’un « je te passe tout ce qui me tombe sous la main »… Du coup pourquoi ne pas simplement y piocher ce qui t’attire et relâcher le reste ?
(fais ce que je dis pas ce que je fais – ça me fait réfléchir à ma propre pile de bouquins filés par ma maman qui s’accumule depuis des années sous mon piano 😉 )
Je n’ai pas tout décliné par souci de fluidité, mais elle m’en envoie certains par la poste (par exemple Avec les fées, elle a pris le temps, l’énergie et l’argent de me le faire parvenir jusqu’à ma boite aux lettres parce qu’elle l’a aimé, et il y en a plusieurs comme ça). C’est délicat, du coup, on se rapproche du livre-cadeau.
Pour les autres… en effet… je ne sais pas. Un pêle-mêle d’émotions, je dirais. J’ai de la peine pour ces livres qui ont été écrit, je me dis que certains doivent valoir le coup (il n’est pas possible statistiquement qu’ils soient tous mauvais pour moi), j’ai la pensée qu’il s’agit de mon âme-sœur quand même et j’ai envie de partager aussi la lecture, c’est un livre et j’y ai associé un certain respect pour l’objet (et donc sa lecture systématique), j’ai une difficulté terrible à stopper un ouvrage (il doit bien y avoir quelque chose qui va le sauver à la fin), je voudrais remplir ma bibliothèque et je comptais un peu sur eux, aussi.
Rapide tour d’horizon, je pense qu’il y a d’autres raisons en sous-marin que je n’ai pas débusquées ^^
De m’attaquer à toute la pile, il y a un effet épidermique qui s’est déclenché sur le temps, je fais une pause de quelques jours, et on verra quelle suite je leur donne. Ta question est très pertinente, je vais respirer un bon coup devant ma table 😀
Tu as un piano <3 (et des livres dessous, ne me demande pas pourquoi mais j’adore l’image)
Ta réflexion me rappelle une idée de Marie Kondo qui m’avait frappée à l’époque et qui me traverse souvent quand je pense aux objets : leur fonction ne se limite pas forcément à celle pour laquelle ils ont été créés.
Imagine que tu reçoives en cadeau un pull vert tricoté à la main par une personne chère. Le souci c’est que tu détestes le vert et que tu as déjà plein de pulls que tu aimes dans ton placard. Ton premier réflexe serait peut-être de garder ce nouveau pull par culpabilité en ressentant un poids à chaque fois que tu le vois parce que tu ne le portes jamais.
Mais si tu considères que le pull a déjà rempli sa fonction en étant un cadeau, un message d’amour, alors tu peux le considérer d’un autre œil. Peu importe que tu ne le portes pas : son rôle était de te montrer à quel point la personne qui te l’a offert tient à toi parce qu’elle a passé du temps à le créer en pensant à toi. En recevant le pull et en remerciant la personne qui te l’a offert, tu as reçu le message et tu as honoré cette intention. Le pull a rempli son objectif.
Du coup tu n’es pas obligée de le garder, puisqu’il a « complété sa mission ». Tu peux lui donner une nouvelle vie, par exemple en le donnant à une association où il pourra donner chaud à quelqu’un qui en a plus besoin que toi. Ainsi son existence continue à avoir du sens, mais d’une manière qui te libère de la culpabilité.
Je t’avoue que je n’arrive pas encore à systématiquement penser de la sorte mais c’est une réflexion qui m’aide beaucoup à gérer les objets qui me pèsent 🙂 Je partage au cas où ça peut t’apporter une nouvelle perspective !
Je me sers aussi souvent de Marie Kondo dans mes tris, je peine plus avec les cadeaux.
LeChat lui n’a jamais eu cette difficulté. Pour notre mariage, un ami lui a offert une boîte à pêche (il ne pêche pas, c’était un private joke), une chose en céramique très moche avec un hameçon dedans. L’objet lui a posé problème, vraiment, ce n’était pas possible. Il l’a pris en photo, puis il l’a cassé volontairement. Il a récupéré un morceau qu’il a poli et gardé un moment, jusqu’à ce qu’il s’en débarrasse finalement (assez vite). C’est tout lui : je n’aurais jamais osé ^^ Du coup en général quand j’ai quelques soucis de ce type, je vais le voir 😛
Mais le fait est que comme tu le disais plus haut, l’objet avait rempli sa fonction.. de cadeau.
Depuis notre conversation, j’ai viré quelques livres 😉
Oh mais j’adore ce principe du cadeau qui a rempli sa fonction ! car souvent je culpabilise à l’idée de me « débarrasser » de quelque chose qu’on m’a offert. Et cette réflexion m’interpelle.
En plus, j’allais poser exactement la même question que toi : pourquoi lire pour justifier de se débarrasser. J’ai une PAL et une PAL bis de livres que je ne sais pas si je vais les aimer mais ils m’intéressent chez mes parents. Ce ne sont pas vraiment des livres choisis avec réflexion, ce sont surtout des livres récupérés de tous les logements vidés de membres de ma famille qui sont morts ; où le nom de l’auteur, où le titre/résumé m’a interpellé.
Après en général, j’aime bien lire un livre jusqu’au bout pour voir s’il était vraiment mauvais en entier, ou s’il s’améliore un peu. Oui je dois être un peu maso sur les bords ! 🤣
Mais voilà, j’ai toujours envie de voir un livre s’améliorer, je me dis qu’il ne peut pas être mauvais à ce point tout du long ^^ Et d’ailleurs j’ai parfois eu de belles surprises comme ça.
Là j’avais abandonné un livre l’année dernière, j’ai tenté de le lire de nouveau il y a quelques jours (il m’a été offert.. ah ah) et oh la la, quelle surprise dingue ! C’est beau, quand ça fait ça.
Bonne chance pour la PAL bis 😀 (déjà une, c’est beaucoup ^^)
Oui ça fait une vraie bonne surprise ! 😊