19h. Château de Flaugergues, à Montpellier
Il y avait un monde impressionnant. Nous empêchions tous la circulation depuis l’avenue précédente, vingt minutes pour faire 100 m. Un flic empêchait l’entrée tant que d’autres ne ressortaient pas, ceci expliquait cela. Une fois sur le parking, la file d’attente était d’une longueur effrayante, à me faire regretter de ne pas avoir acheté les billets en ligne. Nous avons pris le temps de manger notre repas dans la voiture, et ça a suffit à avaler tous les gens : plus de file d’attente. Il était 19h40, il faisait nuit et surtout 3°C, nous étions prêt.

Aucun chemin n’était balisé, ce que nous avons apprécié. C’est donc d’une manière un peu anarchique que nous avons déambulé, revenant parfois en arrière pour voir ce qui avait été oublié ou simplement une installation sous un autre angle. J’ai souvent été seule, les trois autres avançant à leur rythme plus rapide. La photographie offre le monde avec une certaine lenteur, ce n’est pas dissociable, on voit le monde en plusieurs fois et avec des perspectives insoupçonnées. Cela me laisse un temps infini pour découvrir et entrer pleinement dans l’instant présent.
Nous avançons dans les fleurs, elles-mêmes entourées d’une véritable forêt de bambous.




Sur le Nikon était vissé le 105 mm macro, qui me fait toujours de magnifiques photos de portraits. J’avais également emporté le grand angle, mais sur place je m’aperçois que mes doigts sont déjà un peu frigorifiés (mitaines, forcément avec l’appareil), et surtout je ne me sens pas de changer toutes les trois secondes d’objectif (j’ai toujours en tête le test pour l’expo de février sur Paris, et je ne pourrai pas tout porter). Je décide donc de m’en passer et de faire le reste avec le téléphone. Autant vous le dire tout de suite, ce n’est pas la même qualité de photo ni le bon rendu de couleur, et la netteté n’est pas toujours au rendez-vous (dans le noir il est assez minable), aussi je m’en suis assez peu servi. Disons qu’il m’a permis de prendre de la distance quand je ne pouvais vraiment pas reculer davantage (mais que l’intérêt côté résultat est discutable) :


Et pourtant parfois… il ne s’en sort pas si mal :





Finalement un peu impressionnée par les capacités de mon téléphone qui gère s’il a assez de lumière, je retire beaucoup de ce que j’ai pu dire sur lui – mea culpa. La suite avec le Nikon, qui reste bien plus profond dans son rendu :



Il y a un nombre d’enfants impressionnants, vu l’heure. D’enfants fatigués, devrais-je préciser. Et de parents à cran, oserais-je ajouter. Nous entendons des phrases assez ubuesques, comme ce cri « tu as voulu venir maintenant t’assumes ! » à un enfant de 8 ans peut-être, qui lui disait être fatigué…
Les parents (les-mêmes) tentaient d’attraper leurs enfants qui couraient dans les allées, pour faire des selfies devant des sculptures pas assez lumineuses : plaintes, ça ne fonctionnait pas.


Des thèmes apparaissent par-ci par-là, l’Asie, l’Amérique (avec l’archétype des indiens, les plumes), l’Afrique (des antilopes, des éléphants) des fleurs… toutes mes photos ne réussissent pas, mais dans l’ensemble ça rend bien.


Impossible de prendre ce dragon en photo avec le 105 mm, cette sculpture-là est immense ; plusieurs mètres, aucun recule possible. Le téléphone encore une fois, me sauve (je sais j’avais le 24mm, honte sur moi, mais tu n’y étais pas, tu ne sais pas le monde qu’il y avait et le froid punaise, le froid, il fait 1°C au moment de cette photo et je n’ai que des mitaines, alors le téléphone est la seule option viable à ce stade) :

Cela fait déjà 1h45 que nous sommes là, à déambuler dans le froid. Mais comme on marche *toussote* un peu dans tous les sens, je ne le sens pas trop, hormis un peu sur les doigts mais sans plus. Nous avons raté le spectacle de 20h (trop loin de la place du château), et cette fois nous sommes juste à côté. J’avais envie de mieux photographier le dragon (que j’attrape un peu à l’arrache) et le tunnel (juste avant la place), mais l’heure tourne et le spectacle (dernière de la soirée) ne va pas nous attendre : on se dit qu’on reviendra après, que je termine mes photos.
Nous attendons dans le noir, mais au-dessus de nous un nuage de fumée se prend les pied dans des faisceaux de lumière, c’est féérique. Une fois encore, le téléphone me permet une photo. Assez moche (problème de lumière, de cadre, de tout, j’ai les doigts congelés), mais efficace pour saisir ce dont je parle :

Et franchement, j’essaye. De photographier. Mais le macro n’est plus adapté, le téléphone a atteint ses limites c’est l’enfer. Dans un joyeux bordel, j’attrape des jeux de lumières improbables jouant dans des milliers de bulles, avant de complètement lâcher l’affaire (le téléphone s’embrouille et je ne vois plus assez ce que l’homme fait, cette fois l’écran me gêne), je ne sens plus vraiment mes doigts (mon excuse alors que je n’en ai pas besoin), je profite pleinement.




C’est joli, amusant, les bulles font leur vie (et pas toujours ce que voudrait le monsieur), et lorsqu’il y aura une partie superbe avec des drones qui bougent magnifiquement et esthétiquement autour du magicien, aucune photo pour immortaliser l’ensemble, je ne peux plus. Il me faudrait me battre avec le Nikon (je précise que je n’avais pas emporté le trépied, il était donc très difficile de faire des photos nettes) ou avec le téléphone (c’est pire, peu de luminosité, il ne veut plus rien savoir).
Lorsque le spectacle s’arrête, nous sommes frigorifiés. LeChat et Kira ont même leur orteils insensibles. De mon côté j’ai plus ou moins bloqué mon dos d’être restée debout, la souffrance me fait capituler : on abandonne les photos avant le tunnel, le dragon, tant pis, j’attrape seulement celle-ci au téléphone histoire de clore cette exposition un brin magique…

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Les photos dans le froid, quelle galère 😀 J’ai un gilet que j’aime beaucoup pour ça : les manches peuvent se retourner sur les doigts pour les protéger quand je ne m’en sers pas (voir une illustration ici) et même si ça n’a pas la chaleur de véritables gants, ça permet de gérer pas trop mal !
Ce qui me plait dans tes photos est l’absence de toute notion d’échelle – j’ai le plus grand mal à comprendre la taille des sculptures lumineuses qui me paraissent du coup gigantesques et droit sortir d’un rêve. Et puis elles me rappellent beaucoup les devantures-lampions d’Osaka 🙂 Merci de les avoir partagées !
J’adore le concept de ce pull ^^ Je le garde en tête.
Avec plaisir 🙂 Si jamais tu veux l’échelle, il y a un repère que je peux te donner (au risque de rompre ou non le charme, tu me dis !). Pour le dragon je peux te dire qu’il faisait plusieurs mètres dans un sens comme dans l’autre, il était le plus grand de toutes les sculptures. Mais c’est vrai que j’ai fait en sorte, volontairement, de ne pas photographier les gens qui pouvaient parfois être à côté, et de laisser l’ensemble s’exprimer de lui-même.
C’est très beau et tout à fait magique. Merci ♥
Merci ^^
Mais quel chouette voyage ! ♥ c’est tellement sympa d’avoir pu profiter de ce moment tous ensemble et j’adore les expositions nocturnes comme ça, ça me rappelle celle au château de Chaumont sur Loire…
Et je te félicite pour ne pas avoir caché tes mains au fond de tes poches malgré le froid !!
Oh la la je viens de regarder, les photos sont magnifiques, ça devait être génial !
Merci ^^ quand je suis motivée… :p