Je me retourne sur l’année (et franchement, c’est l’idée la plus étrange qui soit). Je ne le fais jamais, je déteste revenir sur un passé qui n’a rien à m’apprendre, où il n’y a rien à creuser, qui ne sait pas me dire qui je suis – ou qui j’ai été. Je dois vieillir un peu, j’imagine. Ou peut-être que faire le point sur où j’en suis n’est pas une si mauvaise chose après le chaos. Je ne sais pas. Peut-être que ça crée du sens.
Et juste parce que j’adore voir d’où vous venez, voici ce que ça donne du 1er janvier au 31 décembre 2024 (même s’il y a sans doute un peu de VPN derrière et que j’ai constaté qu’une partie des visiteurs n’étaient pas du tout enregistrés) :


Je suis clairement en incapacité de revivre l’année mois par mois. Considérons que je suis tombée, que j’ai oublié que j’étais solide, que le dos a courbé-allongé, que je suis remontée à l’envers et que j’en garde quelques séquelles, même si je vais assez bien si on excepte les crises d’angoisse – il faudrait toujours excepter les crises d’angoisses.
Mon année aura été marquée par deux choses (si on met de côté tout ce qui a trait à la mort de ma mère ou ma santé ou le contexte politique et écologique, et qu’on se concentre sur le positif) : le concert de Mylène Farmer (il y a encore quelqu’un ici qui ne le sait pas ?) et Arcane. Dans les deux cas, mon énergie s’est relevée à la suite de ces deux évènements, et dans les deux cas il s’agissait avant tout de créativité et d’esthétisme. J’en déduis que je dois me concentrer sur ce que génère en moi l’art dans toutes ces dimensions, me bousculer s’il le faut pour m’en permettre un accès plus large. Et reprendre la peinture.
J’ai également pris conscience de certaines choses sur un plan plus.. sociable. La manière que j’ai d’attendre de l’autre trop de choses, d’essayer de provoquer des liens pour détruire ma solitude, d’être aimée, peut-être. J’ai appris à me placer au centre, à ne plus rien attendre, à voir venir. Je ne relance plus, je prends soin sans me blesser, je fais attention à moi, simplement.
J’en suis bien plus sereine – et tous les liens ont tenu.
Je me suis mise au japonais dans l’optique d’un voyage à venir dans quelques années (le temps de réunir l’argent), mais je dois bien admettre que je n’ai pas beaucoup progressé. Je sais dire les multiples bonjour, merci, au revoir, salut, santé, pardon, enchanté, oui, non, s’il vous plaît, eau, je sais comment se construit une phrase, la politesse avant un repas, la négation et l’interrogation, et il faudrait que je revois tout ça pour être certaine que c’est bien ancré. Je ne serai jamais bilingue mais j’ai bon espoir d’avancer cette année.
J’ai appris à faire des listes pour absolument tout. J’y ai gagné beaucoup, j’ai arrêté d’oublier la moitié de ma vie ou de mes projets, la moindre petite chose prévue a été faite dans les temps. Les rares fois où j’ai fait l’impasse… j’ai oublié, perdu, lâché des choses de manière involontaire et parfois problématique. Conclusion, les listes c’est toute ma vie. Je devrais sans doute passer un test pour le TDAh, mais je compense suffisamment pour m’en sortir (comprendre, j’ai trop de choses en cours pour l’instant pour m’en occuper).
Si l’année à venir devait se résumer en un seul mot : recentrer.
Projet 2025 :
. M’offrir un dvd d’un concert random de Mylène Farmer, chaque fois que je tombe sévèrement. Ceci afin de ne pas me laisser sombrer trop loin.
. Garder un œil sur les expos (et les concerts mais c’est assez cher, je viens de bouder Sting à regret)
Films
Je vais essayer de parler de ce qui m’a marqué en 2024, mais j’oublierai sans doute les trois quart de ce que j’ai vu, de fait. Tout simplement parce que peu d’œuvres arrivent à émouvoir, frapper, vibrer en moi, au point d’avoir l’envie de les partager. Ensuite parce que j’ai déjà écrit sur ce sujet dessus au fur et à mesure de l’année, dans les articles quotidiens.
En salle, je n’ai vu que deux films, Le royaume des abysses et Louise Violet. Mais je pourrais ajouter Nimona, film vu et revu un grand nombre de fois cette année tant on l’a profondément aimé, magnifique animé de qualité qui se fait assez rare ces temps – mais qui n’a pas eu l’impact d’Arcane sur un plan plus psychologique et créatif – ainsi que Donjons & Dragons (même grand nombre de visionnages pour la même raison mais côté film, avec la même conclusion).
Séries
. Le problème a 3 corps : la balance entre le monde virtuel et le monde réel, et la surveillance qui en découle, questionne ici tout l’enjeu de l’humanité. La série entremêle des voix, des évènements, des histoires plus personnelles, sur un fond scientifique – science-fiction, le tout porté par des acteurs formidables.
Pour avoir lu le livre et m’y être ennuyée, perdue dans sa complexité confuse et loooongue qui n’en finissait plus, la série relève le défi avec brio. J’attends la suite avec impatience (2027, tu es loin).
. Arcane : Il m’est très difficile de parler de cette série, tant je me suis émotionnellement impliquée. J’essayerai d’écrire un article bientôt, ne serait-ce que pour consigner, pour moi, ce que j’ai ressenti. Chef-d’œuvre artistique aux milles détails sur chaque plan, l’immersion est totale.
Un bémol sur le dernier épisode de la saison 2 qui arrive trop brutalement, et aurait mérité bien 20 minutes de film supplémentaires en amont.
À regarder en anglais, même si j’ai volontairement mis la version française :
À venir pour 2025
Pas grand chose, beaucoup de courses poursuites encore, de Marvel, de tueries. Pas enthousiasmée par le programme. Dragons m’interpelle, mais une reprise mot pour mot de l’animé, aussi beau et aimé soit-il, ça me refroidit pas mal. Je ne comprends pas cette frénésie de faire et refaire en boucle, quand il y aurait tant à inventer.
Wait and see.
40198 minutes d’écoute sur Spotify (moins une semaine d’écoute qu’il n’a pas comptabilisé, trop pressé qu’il était de donner ses chiffres). Soit une moyenne de 2h par jour, je suis très étonnée que ce soit si peu. Mais je crois me souvenir qu’en début d’année, je n’écoutais plus rien ou à peine.
Dont 1667 minutes pour Mylène Farmer – je me demande bien ce qu’il s’est passé ^^
C’est l’année d’un concert mémorable et bouleversant, qui m’a réconcilié avec une part créatrice de moi-même. Il a fait le pont entre le monde extérieur et moi, m’a renvoyé à la réalité de mon existence, à la certitude que j’y avais une place et que j’étais bien vivante – ça ne tient pas le temps, mais j’ai quelques moyens pour m’en souvenir.
J’ai également créé ma centième playlist il y a quelques jours, Réveillon (participative et familiale), en prévision d’une soirée fête qui n’a pas eu lieu pour cause de grippe (tout de même, cent c’est beaucoup…).
Cette année j’ai découvert Makoto San, leur son m’a fait planer plus d’une fois. J’aime moins leur dernier album, il y manque cette dimension particulière qu’ils avaient insufflé jusque là.
La musique d’Arcane (je vous saoule ? C’est que vous n’êtes toujours pas allé regarder, je vous vois) a tourné en boucle plusieurs semaines, ce qui est assez rare chez moi : je me lasse rapidement.
Projet 2025 : rien de particulier
Ah si ! Me pencher sur les concerts, j’ai adoré cette expérience à l’instant T puis ce que ça a généré de force en moi. Et peut-être (peut-être hein) tenter de retenir le nom des artistes que j’écoute -_-
Babelio me donne deux chiffres : 200 ou 197 livres lus, selon où je suis, j’ai dû lui entrer des livres de manière bancale, où il a compté les abandonnés, je ne sais pas. Dans tous les cas, le site m’annonce 50507 pages lues – ça donne le tournis.


Je suis surprise, je ne pensais pas lire autant d’auteurs français. Je n’ai pas été très ouverte cette année, sur ce que le monde a à (m’)offrir en littérature. Je compte donc me rattraper l’année prochaine, juste pour le principe.
France : 105
Japon : 29
USA : 25
Royaume-Uni : 7
Canada : 3
Allemagne : 2
Chine, Viet-Nam, Sénégal, Australie : 1
Tous les livres ne sont pas comptabilisés sur cette carte, ceci dit, il y a des oubliés dans le recensement.

Depuis quelques semaines/mois, je suis arrivée à une conclusion que je remets en cause aujourd’hui : que mes lectures ne sont pas souvent formidables parce que je me laisse distraire par un tas de titres ou conseils qui ne me sont pas pertinents au final. Je voudrais vibrer à chaque livre, je voudrais « vivre à travers » et pour cela il y a besoin de dénicher des livres extraordinaires. Et c’est le problème, c’est un peu la perle rare, finalement, ce que je cherche. Et j’en trouve. Pas autant que j’aimerais, mais tout de même, je fais des découvertes magnifiques, et peut-être justement parce que je pioche partout, dans tous les sens, de manière anarchique. Alors je vais conserver je pense, ce système bordélique avec ses déceptions et ses joies. De toute façon, je ne suis pas certaine de savoir faire autrement.
Projet 2025 : 150 livres
Je pourrais monter le chiffre, j’adore lire, mais ça serait bien que je fasse autre chose, aussi. Comme dormir tôt ou peindre (j’ai bon espoir).
Et j’ai pour objectif de lire davantage les livres en attente sur la table basse, et un peu moins ma liseuse. Histoire de ranger un peu.
J’ai réussi à boucler mon projet de 100 dessins ou peintures dans l’année (le 28 décembre, j’étais sur la corde), et j’en suis fière. Je l’avais démarré au mois de mai, j’en ai donc techniquement fait bien davantage, mais c’était surtout important d’arriver au bout de ce défi que je m’étais lancé.
J’ai progressé dans l’étude des corps ; je commence à saisir les proportions, les distances, les mouvements. Mes coups de crayon sont un peu plus sûrs, je crains moins de me lancer. Comme je travaille sur de petits projets et un peu tous les jours, j’ai clairement dépassé l’angoisse du « je ne sais pas faire ». Je sais aussi que je n’ai pas intérêt à me relâcher, sous peine de perdre toute mon avancée psychologique et renfoncer dans mon crâne que je ne sais pas dessiner. Mes progrès sont une bataille permanente.
J’ai surtout appris à me connaître, cette année. J’ai réalisé mes difficultés dues à la dysfonction exécutive, les besoins de détacher les étapes, de suivre des tutoriels (même de quelques secondes) et donc de pratiquer jour après jour, même cinq minutes. Mais je continue de tourner autour de la certitude de ne rien savoir, de ne pas être capable de, d’être absolument nullissime… en peinture. Elle reste quelque chose d’obscur et de difficilement approchable : je serais complètement capable de discuter du fait que je ne sais pas tenir un pinceau et que je ne sais pas comment poser les pigments. Ma raison sait que c’est n’importe quoi, mon cerveau me dit que je ne sais pas.
Projet 2025 : explorer l’aquarelle de manière régulière, et reprendre le projet 100 Day Project pour le dessin. Techniquement deux idées séparées, que j’essayerai peut-être de lier en essayant également un 100 day project à l’aquarelle. Je n’ose pas me mettre trop la pression (je la gère mal), et je ne veux pas perdre ce que j’ai réussi à obtenir au dessin. À voir, donc.
J’ai repris quelques fois mon appareil photo (mais complètement raté le projet d’articles attenant, ça viendra donc plus tard, en fortement décalé dans le temps). D’abord en promenade familiale, ensuite à la maison avec des photos de nuit. J’ai emprunté quelques ouvrages à la médiathèque pour comprendre comment régler l’appareil pour les photos dans le noir, j’ai retenu le principe, je suis ravie.
J’ai perdu mes capacités
J’avais vaguement eu le projet de prendre des photos en carré, une par jour, à l’instar de Patti Smith (et d’une discussion avec Eliness en début d’année ou fin de la précédente). J’ai bien pensé que je n’y arriverai pas, les premiers mois de l’année ayant eu entre 4 et 8 photos tant je n’étais plus connectée au monde. Mais j’ai réussi ! Même si vous connaissez une grande partie des photos, la faute à « j’en ai pris peu cette année« . Pas de retouche couleurs, trop de travail pour arriver à le boucler aujourd’hui (je ne me suis pas organisée à l’avance.. ben ouais).
Projet 2025 :
. prendre davantage l’appareil lors des sorties (mais ça implique d’avoir une aide pour porter l’appareil)
. (re)créer une rétrospective de l’année (parce que j’adore).
















































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Hâte de voir ces projets se concrétiser !! et tu m’as vraiment poussé à voir Arcane 😉
J’espère que ça te plaira ! Kalys n’a pas trop accroché à la première saison, il semble ^^’
J’ai A-DO-RÉ jusqu’à l’épisode dont je parle en-dessous, que j’inclus : il m’a pulvérisée. Du coup après j’étais perdue parce que changement de temporalité et petit côté « hahaha on est fous et méchants » du côté des… méchants, quoi 😀
Je pense que j’aurais peut-être dû me laisser plus de temps pour digérer.
Aaaah oui d’accord, je vois. Effectivement, la temporalité change quelques fois. Et je comprends que ça t’ai pulvérisé, ça m’a fait la même chose. Côté folie et méchanceté, c’est bien plus subtile que juste « côté méchant » lorsque tu avanceras (si tu avances). Et le traitement de la folie via le SSPT est absolument extraordinaire et pertinent. C’est justement ce qui m’a le plus balayé dans cette série, le traitement du SSPT.
Je confirme, cette série a besoin de temps pour être digérée d’un épisode à l’autre..
Zofia m’ôte les mots de la bouche 😛
J’avais laissé tomber Arcane peu après le climax de la saison 1 (une petite fille et des explosions… malencontreuses, pour ne pas divulgâcher). Tu me redonnes envie de voir la suite, elle semble à la hauteur, là où la suite de cet épisode m’avait perdue.
Oh.. du coup je ne suis pas certaine que tu aimes la suite :/ J’ai un enthousiasme débordant concernant cette série, mais on ne réagit pas tous à la même chose ^^’
Gros <3 pour le projet 365 – bravo ! Et tu comprends maintenant cette émotion si forte de tout reparcourir en fin d’année 🙂
Et : Merci pour la découverte de Makoto San qui est très très chouette !
Mais oui ! J’adopte complètement l’idée ^^
Avec plaisir 🙂