Il s’agissait d’un challenge : je me suis lancée, je comptais dévorer un livre par jour durant tout le mois. Spoiler : je n’ai pas réussi. J’ai tenté de tricher au niveau du chiffre en lisant parfois deux ou trois bande-dessinées dans la même journée pour compenser les jours sans lecture, mais même ça n’a pas pu aider à la fin. Et le livre que j’ai entamé le 28 septembre était tellement mauvais, je l’ai terminé en octobre avec difficulté, il n’a donc pas compté non plus.
Certains ouvrages ont été lus pour le challenge solidaire sur Babélio, d’autres concernent le prix littéraire sur le handicap, et quelques uns sont un choix personnel – pas suffisamment. Ma pile à lire s’est physiquement allongée sur la table basse (une catastrophe), et je ne parle pas de celle sur mon ordinateur (en epubs), il va falloir que je pense un peu à moi. Je n’arrête plus d’apprendre à essayer de prendre soin de moi.
Il y en a bien trop pour parler de tous, on y perdrait tous les meilleurs ouvrages dans la masse : je ne vais donc parler que d’eux. Si besoin en commentaire, vous pouvez me demander ce que j’ai reproché aux auteurs ou à leurs livres à qui je n’ai pas mis plein d’étoiles.
Je les prends dans l’ordre de lecture, du bas droite en remontant vers le haut gauche – complètement à contre-sens de l’image, donc.
Septembre, 26 livres (sur 30).
Du 1er au 15 :

Le petit astronaute, de Jean-Paul Eid
Il s’agit d’une bande dessinée québécoise (avec des expressions, la manière de parler, du pays). Elle parle avec délicatesse et humanité d’un enfant atteint d’une paralysie cérébrale. Il est triste (je me suis retrouvée en larmes), mais également très beau, très juste dans ses émotions, tout en nuances. Nous suivons sa grande sœur, et à travers elle le parcours de son petit frère et de ses parents.
Public adolescent et adulte.


Ballade pour une baleine, Lynne Kelly
Ce livre pour ado porte sur la surdité. J’ai tellement, profondément, aimé ce livre. J’avais la sensation de voir les mains voler devant moi, tout au long de la lecture. Je suppose que dire que je me suis identifiée à la baleine, c’est chelou, donc faite comme si je ne l’avais pas dit. L’histoire est moins crédible sur la fin mais si bien intégrée, ça passe comme réel, presque. Du coup je l’ai mis de côté (pas moyen que ça me gâche cette belle lecture). Et j’ai beaucoup apprécié également les notes scientifiques, très complémentaires, en fin d’ouvrage. Je vais chercher ses autres livres ^^
Du 16 au 30 :

Madeleine avant l’aube (lecture personnelle \o/ )
J’ai découvert ici l’écriture magnifique de Sandrine Collette. Pourtant la lecture y est assez sombre : la misère prend son temps pour détruire les villageois, la nature est fortement hostile, tout autant que les humains peuvent être des pourritures. Le livre est difficile, pour adulte. On est sur un roman d’ambiance, il hurle les injustices, il se révolte et je suis tombée amoureuse de ces mots, de cette écriture puissante. La toute fin m’a dérangée, seul écart, pour moi. Là encore, je vais chercher ses autres livres, parce qu’une écriture pareille, on ne peut pas la laisser passer.


River, de Claire Castillon
L’histoire est dure. On est sur du harcèlement, d’humiliations, de la violence physique et morale, puis du racket, parce qu’elle est différente (possiblement autiste, mais ce n’est jamais précisé). Je l’ai personnellement trouvé bouleversant, très juste, très dur (j’ai revu ma scolarité, j’ai morflé pendant ma lecture). J’en suis ressortie bien secouée.
J’ai par contre trouvé la fin trop « facile ».. mais pourquoi pas.. et parfois un peu fatiguant par le blabla incessant.
Lecture plus adolescente, pourquoi pas pour adulte.
À un cheveux, de Maëlle Desard
Je me suis régalé à lire ce roman féministe, qui traite d’alopécie (sujet très rarement abordé en littérature), de harcèlement scolaire et en ligne, de consentement, de plainte qu’on dépose ou non, des relations toxiques, du paraître, des familles présentes et celles démissionnaires. Des gens qui peuvent changer, aussi.
Un livre très riche, pour adolescents et adultes.



Filles uniques, de Béka
Une bande-dessinée graphiquement réussie, en 5 tomes ; un par personnages du groupe constitué. Des écorchées vives vont se réunir et s’entraider. Les textes sont percutants, sensibles, mais parfois les rebondissements sont improbables. La série vaut le coup d’être lue, même si je l’ai trouvée inégale côté qualité. Les tomes 1, 3 et 4 sont très bons, mais le 2 (Céleste) ne tient pas la route sur la justification du comportement du père, et le 5 (Chélonia) se perd dans des manipulations qui n’étaient pour moi, pas nécessaires, le tout tiré par les cheveux comme le tome 2 (en plus du fait qu’il est très négatif).
Il se termine comme si une suite devait arriver, ce qui est assez étonnant si l’on se réfère au nombre d’amies (cinq, donc), et il me semble qu’elle ait terminée officiellement. J’attends de voir, ce dernier tome m’ayant rendue dubitative. J’en ressors mitigée, alors que 3 tomes sont vraiment bien, c’est dommage.
En conclusion, elle est belle, intéressante, mais aussi bancale.
Enfant d’éléphants,
de Prajna Chowta et Stéphanie Ledoux
Stéphanie Ledoux est une artiste française qui voyage à travers le monde en remplissant des carnets de dessin à l’aquarelle. Elle a une belle notoriété grâce à ses portraits vraiment magnifiques.
Ce carnet-ci est différent, même si on y trouve quelques mots éparpillés d’elle, l’autrice est Prajna Chowta, une femme qui a troqué la société indienne pour une liberté totale. Nous lisons son histoire et celle de sa fille (à qui elle s’adresse), élevée en pleine forêt, loin des hommes. On y lit sa certitude de devoir, pour elle, retourner un jour à la société, ses peurs aussi.
Un partage intime, bouleversant.


Un film en a été tiré (extrait) :
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C’est marrant, j’ai détesté Et toujours les forêts, de Sandrine Collette. Il fait partie des rares bouquins que j’ai refusé de voir dans ma bibliothèque et qui a fini dans une cabine à livres. C’était plus à cause de l’histoire et des personnages que du style, mais il me semble me souvenir d’incessants retours à la ligne, qui dans ma tête sonnent toujours comme un genre de « tadam ! T’as vu ma phrase était percutante ! » 😀
Argh d’accord.. ce n’est pas le cas ici, mais ça me met un gros frein pour celui que tu cites ^^’ Déjà que j’ai regretté qu’il soit si sombre, le mien :/
Merci pour les suggestions. J’ai vu que Le Petit Astronaute était dans le catalogue de ma médiathèque, j’irai le chercher au retour des vacances. 🙂
Avec plaisir ! Tu me diras ce que tu en as pensé ?
Des idées sympas 🙂 je n’avais pas vu passer le nouveau Sandrine Collette, j’en ai lu 3 de cette auteure et je préfère te prévenir, ses histoires sont bien mais assez sombres où les personnages ont des chemins de vie assez glauques…
Et un livre par jour est-ce humainement possible ?! peut-être en mode retraite sans personne à s’occuper, parce que sinon ça me semble vraiment chaud quand même ! Pourquoi tu n’as pas aimé le Leïla Slimani ?
Je suis de moins en moins certaine d’avoir envie de la lire ^^’ J’aime vraiment beaucoup son écriture, mais le côté glauque par contre, non merci :/ (celui-ci n’y échappe pas). Je verrai…
Je ne dors pas beaucoup et je lis très vite. Vois ça comme un intérêt spécifique autistique :p
Il y a quelques années j’avais lu Chanson douce, que j’avais détesté (glauque et froid). Son écriture m’avait laissée de marbre.
Bien plus sympathique est Le pays des autres en comparaison, mais je l’ai lu avec Chanson douce en tête. J’y ai retrouvé le même manque de lumière, le même côté sombre et brutal. Elle dépeint le Maroc sans aucune beauté affleurante, comme si tout y était laid de violence. C’est son pays, on n’y lit aucun amour. Les femmes sont frappées et mariées de force, les hommes dorment l’arme au poing et massacrent, les enfants sont terrifiés, les soldats violents. Rien n’est beau, ni les paysages ni les gens. Elle compare à la France aussi, un modèle de mode, de modernité, de propreté.
Comme je ne suis pas fan de son écriture, ça n’aide pas. Et savoir qu’un deuxième tome était derrière, ça m’a achevée ^^