Synopsis
1889. Envoyée dans un village de la campagne française, l’institutrice Louise Violet doit y imposer l’école de la République (gratuite, obligatoire et laïque). Une mission qui ne la rend populaire ni auprès des enfants… ni auprès des parents.
Sortie : 6 novembre 2024
Âge : tout public
Nationalité : française
Acteurs : Alexandra Lamy, Grégory Gadebois
Réalisateur : Éric Besnard
Ma critique – 8/10
J’en espérais beaucoup, je dois le dire (toute proportion gardée, c’est de chez nous). Le cinéma français a perdu ses lettres de noblesse depuis longtemps, nos bons acteurs se noient au milieu de ceux qui n’articulent pas, les réalisateurs manquent de ce petit quelque chose qui met des étoiles dans les yeux et les moyens sont assez limités. Souvent surjoué voire franchement mal joué, il n’a donc pas ma préférence cinématographique. Mais la présence d’Alexandra Lamy, que j’apprécie en tant que personne, m’a fait penser que peut-être le niveau serait relevé. Et le pari a été gagné. L’ensemble est très bon.


Le film est très porté sur l’esthétisme, le ton est juste, les acteurs sont convaincants, Alexandra Lamy parfaite (et son partenaire, Grégory Gadebois, l’est tout autant). Je la connaissais dans l’humour, je la découvre profonde.
Le film a une portée politique inévitable mais ne s’empêtre pas dedans. Il tourne davantage autour du manque de résonance entre les lois votées à Paris de manière déconnectée et les paysans dans les campagnes confrontées à d’autres réalités. Un parallèle qui est toujours actuel, quel que soit le sujet. On sent toute la puissance de ces forces en mouvement, homme et femme, illettrés et lettrés, progressistes et conservateurs, les villages et les étrangers (aux villages).

La vision de l’école à tout prix, là aussi très actuel, est au cœur du débat. Ce qui devrait faire débat n’est pourtant pas l’école, mais bien l’accès à la culture. Le film (le réalisateur) a tort lorsqu’il assène à plusieurs reprises que l’école est obligatoire, non, toujours pas, pas plus en 1889 qu’en 2024 : l’instruction est obligatoire depuis 1882, pas l’école. On ne le dira jamais assez, particulièrement à notre époque où le gouvernement tente de faire rentrer dans le rang les parents de tous les enfants déscolarisés, un peu par tous les moyens ; la désinformation en fait d’ailleurs partie. C’est la seule fausse note que je relèverai dans le film (et je la déplore fortement).

Pour conclure cette critique, le film est assez classique : on devine où l’on va, pas de grosse surprise sur ce plan. Mais le fallait-il absolument ? Les acteurs le portent avec force et subtilité, le contexte historique est bien encadré, et pour parfaire l’ensemble, il n’y a pas d’histoire d’amour dans le tableau. C’est tellement rare, il fallait le signaler !
Je suis très heureuse de l’avoir vu, particulièrement en avant-première et gratuitement (organisé par le festival cinéma de notre agglomération).
Bande-annonce
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J’aime beaucoup Alexandra Lamy et ton retour sur ce film me donne envie de le voir. Pour le sujet. Pour le plaisir du cinéma Français.
Merci pour ton partage.
Belle semaine!
Si tu le vois, tu me diras ce que tu en as pensé ?
Avec plaisir, ça fait du bien un tournage français bien filmé.
Merci, à toi aussi 🙂