28 septembre
En moi, les ombres défilent avec le lever du soleil. Nous arrivons à la gare avec 25 minutes d’avance mais le train lui, en a 35 de retard. Le conducteur ne s’est pas levé – véridique. Nous n’avions que 12 minutes de battement entre les deux, et la correspondance n’attendra pas… En un quart de moitié de seconde, j’aperçois notre arrivée en retard au concert – le bruit dans ma tête – et ce n’est pas possible, pas une seconde envisageable. Je propose à LeChat de partir sur Nîmes et nous voilà courant dans la gare et le parking – j’ai des ailes – puis à parcourir en voiture une partie du chemin inverse de celui que nous venions de parcourir.
Nous prenons notre train, et cette fois nulle ombre, nulle panne d’oreiller, pas de bruit. Paris, cette ville où je suis née et que je ne connais qu’à peine, m’attend joyeusement.
Nous faisons un détour par Gibert parce que je suis incapable de m’en empêcher. J’y attrape deux carnets de voyage et un Morizot, tous d’occasion évidemment – je dois vraiment revoir cette histoire de livres et d’achat, je suis faible.
Le soir je vais au concert en dansant puis en chantant.
Dimanche 29
Nous quittons Blanche, mais nous nous croiserons de nouveau le week-end suivant alors il y a cette facilité-là, fausse, de pouvoir partir en s’étant si peu vues. Il est tôt et dans la ville comme à la gare, il n’y a pratiquement personne, le silence domine. Nous attendons 25 minutes le métro dans un soleil léger, l’automne est dans nos souffles. Je respire doucement, la luminosité est belle, apaisante, je suis loin.
Un homme arrive, agité. Il nous demande s’il est sur le bon quai, il a failli monter dans l’autre, derrière nous, celui qui ne bouge pas du quai. Nous avons à peine répondu qu’il enchaîne déjà, son frère lui a pris ses billets lui il n’y comprend rien (je vérifie sa gare à sa demande et il est où il faut puisque c’est la notre, c’est également notre horaire et c’est notre train, mais pas le même wagon, nous rentrons ensemble d’un week-end bouleversant). Il a un accent du sud, ça et je ne sais plus les mots qu’il prononce mais je comprends qu’il était au concert hier, ce qu’il me confirme. Hier, et avant-hier même, il n’est que fierté. Il sait tout de l’artiste, où elle habite, où elle habitait avant, ses chiens (raison du déménagement), son conjoint, tout. Mais très vite il explique que vendredi ce n’était pas terrible, pas d’ambiance, la pluie, problème de son et puis surtout pas d’ambiance, il insiste. Impossible de discuter, il monologue, il préfère Marseille et ne reviendra plus jamais au Stade. Les parisiens, pas son truc. Vendredi, pas son truc. Mylène oui, mais cette tournée, pas terrible (pas son truc). Paris plus jamais, pas son truc. Il. Me. Plombe. Il y a comme du noir à ses pieds et ça volette autour de lui, à chaque mot, chaque mouvement.
Je le crois jamais satisfait, de rien, il râle et insulte à toute occasion. Sans signe avant coureur, il balance « Bon elle arrive cette connasse » et je ne suis pas certaine qu’il ait songé à féminiser le métro, pas certaine qu’il ait pensé à la rame par exemple ; l’insulte, elle sonne juste gratuit.
Je m’arrange pour le perdre en montant dans le métro lorsqu’il arrive enfin, et je l’entends qui entame sa ritournelle avec deux femmes qui… étaient elles aussi au concert hier. Nous sommes entourés de fans.
Je réintègre l’espace où je flotte, disparaît en moi avec ce qui m’entoure. Je rentre, sans m’en souvenir.
30 septembre
Je me sens brisée et entière, étonnamment éloignée de ce qui est. En boule dans le canapé avec un châle, un thé, un livre, je ne suis pas vraiment là, je relis plusieurs fois les phrases, Valérie Perrin ne me happe pas une seconde, je déteste le foot déjà et puis j’ai la sensation que ce livre est creux, vide, troué. Ou alors, c’est moi. Je ne suis pas revenue, j’ai de la musique plein la tête et je me fiche éperdument de ce que Valérie raconte. C’est possible. Je crois tout de même que le livre ne vaut pas grand chose et est très très éloigné du très beau Changer l’eau des fleurs. Il me tombe tellement des mains depuis trois jours, je rate de peu mon défi très personnel (du mois) de lire un livre par jour, à quatre près – c’est donc sa faute.
Je ferme les yeux, oublie le livre.
Mardi 1er octobre
Au réveil je vérifie mon agenda de la semaine et je m’aperçois que j’ai fait n’importe quoi. Demain, il y a le rendez-vous médical pour Chouette, à Palavas. Et comme au milieu du problème des hormones de croissance, on va devoir discuter de sa transidentité, elle a besoin que j’y sois aussi. Donc la fripe est annulée pour moi. Le plus ennuyeux étant que nous devions prendre les mesures de la réserve pour que la mairie fasse des étagères, que personne ne s’en occupe et que ça me retombera dessus, cette histoire.
À l’arrivée du livre de Babelio, Gallimard La dernière place, j’ai la sensation d’un clin d’œil un peu, au concert – le titre. Pas de petit mot pour l’accompagner, on sent la grande maison d’édition qui n’a pas besoin d’être appréciée – j’aime bien les petits mots, ils les rendent humains. Ou alors j’aime parce qu’une maison d’édition m’écrit – possible.
Je flotte, j’écoute la playlist de l’avant concert.
2 octobre
Réveillée à 6h, levée à 6h15 pour un départ prévu à 6h30 : nous partons en retard et ce n’est même pas moi qui nous mets à la bourre. Je déjeune dans la voiture, j’ai envie de dormir, de me rouler en boule, de pleurer. Ça promet.

8h15. Nous arrivons 15 minutes après l’heure prévue, sans que cela semble trop problématique – je ne supporte pas d’arriver en retard quelque part. L’hospitalisation commence, Chouette est piquée sous produit planant et cette fois-ci tout se passe bien, le sang coule normalement voire même un peu trop, il y en aura plein le drap. C’est tout de même bien mieux que lorsqu’il refuse de couler… elle tient de moi, pour ça, à flot ou rien.
En parlant de sang, arrivent mes règles prévues pour vendredi, j’accumule donc la fatigue, les douleurs et la mauvaise surprise – heureusement j’ai toujours de quoi en prévision dans la voiture.
Nous avons la confirmation que l’hypophyse va très bien (pas de problème ou de tumeur) et la surprise de voir qu’elle a grandi durant les trois derniers mois (après trois ans d’arrêt total, donc), juste ce qu’il faut pour apparaître enfin touuut en bas dans la courbe basse des attendus de son âge.
La Doc a vu sa robe sans faire la moindre remarque, et lorsqu’on lui parle de transidentité, elle genre immédiatement correctement, en s’excusant lorsqu’elle se rate. Elle ne peut pas gérer de son côté, s’étant spécialisée dans la croissance, mais contacte un médecin au CHU de Montpellier dont c’est tellement le domaine qu’il gère le service pédiatrique, assure la prise en charge autour de la transidentité et travaille à une proposition de loi sur la question de genre (bon courage actuellement). Du lourd, en somme. Nul n’est parfait, il gère avec psychiatre à la clé. Mais je commence de toute façon à me dire que ça serait une bonne chose. Chouette a de la difficulté à s’exprimer sur le sujet, bien que tout soit clair dans sa tête, et Kira… ne va pas toujours très bien. A voir.

14h. Nous partons enfin, avec un petit tour par la plage. Il pluviote, il y a du vent, je repars dans la voiture les attendre, l’envie de pleurer collée aux basques. Et je termine enfin ce calvaire de Valérie Perrin (plus exactement, Tata). Je confirme qu’il ne vaut rien, la crédibilité s’est envolée avec le pavé.
Je réintègre la musique, celle que je suis, mon intérieur, et ne parle plus.
3 octobre
J’écris je chante je danse, je replonge tellement dans le concert que j’achète, après concertation avec LeChat qui me dit « C’est rien 55€ dans une vie, c’est un plaisir mon amour » (et quand il me dit « mon amour » je fonds c’est comme ça), le coffret (pour les photos) dont l’édition limitée est déjà en rupture à la F**c (je passe par C*****a, alors), et je le fais en pleurant. Je ne gère plus aucune émotion depuis samedi, c’est un carnage. L’autisme m’emmerde autant que je l’aime, je ne crois pas que je voudrais vivre ça autrement – mais c’est difficile, aussi.
4 octobre
Je pleure toujours, ne vous inquiétez pas pour moi.
En réalité je vais bien, il ne s’agit que d’un débordement, d’une fatigue qui s’étale et peine à se remettre droite. Je n’ai jamais été aussi bien, même si je pleure.
J’enregistre le concert audio trouvé ce matin, de peur qu’il soit retiré de Youtube comme d’autres vidéos de Nevermore ces derniers jours. C’est mon concert, il ne peut pas disparaître, je lui refuse cette possibilité de non-existence ; il est désormais au chaud sur deux disque-durs. J’ai réécouté le fou rire de Mylène sur Sans-contrefaçon, il éclate comme une bulle de bonheur chaque fois.
5 octobre
La voiture ne parle plus, elle dort de froid. À une semaine près nous ne partions pas au concert, ça me foudroie. Je la remercie, je lui dois beaucoup. J’ai toujours considéré que les objets nous renvoyaient ce qu’on leur donne, je suis douce avec tout. Même énervée.
Aujourd’hui mes beaux-parents sont là et ça nous sauve, nous tendons des câbles entre le camion et notre coccinelle et elle repart, revigorée. On commence par déposer les livres de la médiathèque qui ferme à midi, sans couper le moteur et sans prendre d’autres livres, puis nous partons vers la grande ville et remplaçons la vieille batterie qui a connu nos montagnes dans une autre de nos vies. Nous polluons un peu plus la planète avec ce déchet devenu, je ne sais pas comment gérer ça bien ; avoir une voiture nous place automatiquement une responsabilité sur les épaules dont je me passerais volontiers.
J’ai toujours cette idée en tête de prendre soin de moi, elle est posée tranquillement en périphérie de tous mes gestes. Ce matin je me lève avec une évidence – mais d’où vient-elle – : il y a une possibilité de cacher les (fausses) tumeurs sous mes yeux, ces espèces de choses disgracieuses que j’ai depuis bientôt 10 ans maintenant sans qu’on en connaisse la raison. Je ne sais pas ce qu’elles disent, ce qu’elles expriment – xanthélasma. Ce n’est rien sinon un désagrément esthétique, même pas en rapport avec le cholestérol, le mien est si bas que je ne suis pas dans la fourchette basse du minimum accepté. Enfin, ce n’est rien… lorsque je touche trop mes yeux, des boules dures prennent forment, gonflent sur les taches et là ce n’est plus « rien » c’est très présent et douloureux. Je vais devoir être prudente, donc.
Et alors, ce matin, mon idée : le fond de teint. Voilà, j’ai des fulgurances comme ça, juste il me faut dix ans pour les avoir. Je n’ai jamais rien mis sur ma peau, je n’ai aucun produit dans ma salle de bain et donc aucun réflexe pour cacher un bouton ou autre rougeur, je ne joue pas à me faire belle, je n’y connais rien.
J’en parle au petit déjeuner, déjà perdue sur ce qu’il faut acheter quand Kira me lance « il faut que tu prennes légèrement plus clair que la couleur de ta peau ». Ce. Silence. Je ne sais pas qui est ma fille – et ce fou rire, soudain. D’accord, ma fille de seize ans en sait plus long que moi alors qu’elle n’a aucun produit non plus, je le vis bien.
Me voici donc aux courses, à tenter de trouver un produit plus clair que ma peau alors que tout me parait plus ou moins identique, ça commence bien. Finalement, on simplifie : on passe tous les produits sous la houlette de Yuka, et il n’en reste que deux avec une pastille verte (les autres, vous ne voulez pas savoir), et sur les deux un seul n’a pas de conséquences potentiellement cancérigènes. Il devient l’heureux élu. Je prends le plus clair de la gamme, sur deux possibilités seulement. C’est finalement très très simple de choisir un produit de beauté.
A la maison je le teste, et ô merveille : la tache de droite disparaît, celle de gauche (plus marquée) devient à peine visible. Je suis en train de revivre, j’ai l’impression d’avoir rajeuni – au passage, il a mangé mes cernes. Je ne suis pas fan de la sensation du produit sur ma peau – mais comment faites-vous pour supporter – je pense donc ne le poser que lorsque je sors. Mais ce complexe que j’avais vient d’être avalé, merci, tellement, à mon moi de ce matin.
Nous pique-niquons sous un soleil frais mais agréable, et je rejoins les filles sur la balançoire. J’observe les arbres et mon état intérieur, toujours très étonnée par ce mélange de larmes proches et d’apaisement.


19h, je croise Blanche, revenue de sa formation sur les huiles essentielles, nous ne nous parlons pas vraiment mais pour la première fois j’ai l’impression que ma belle-mère le vit mieux que les autres fois – partager sa fille avec moi, cette impossibilité…
Le soir j’appelle ma grand-mère, comme tous les samedis, mais j’entends tout de suite à sa voix que ce n’est pas une bonne journée. Elle me dit bonjour, me demande plusieurs fois si nous allons bien, est plusieurs fois désolée de ne pas pouvoir baisser le son de sa tv parce qu’elle a oublié comment faire (et ça l’énerve d’avoir oublié), me demande de nouveau si nous allons bien et soudain elle me prend pour sa plus jeune fille et me dit que Ambre a appelé ils allaient tous les quatre très bien et que ça lui a fait plaisir qu’elle (je) l’appelle, avant d’enchaîner en me réintégrant correctement à la conversation… pour me demander comment nous allons. Et puis me dit au revoir, comme ça, si vite.
J’avale le choc, j’avais oublié comme elle peut sortir du chemin.

Phrase du jour (Kira, qui bataille avec des chaussettes) : « Je suis vraiment la seule à être persuadée qu’il y a des chaussettes droites et des chaussettes gauches ?«
Elle part dans sa chambre, revient avec une autre chaussette « je me suis vraiment retrouvée avec deux chaussettes droites, je t’assure maman« .
Dimanche 6 octobre
Je réalise comme je vais bien, c’est violent même comme je vais bien. La dernière fois que je me suis sentie aussi libre et alignée, je me mariais avec LeChat – dix-sept ans ont passés. Le concert m’a alignée à l’intérieur, j’ai reconnecté les morceaux de moi avec celle que je suis fondamentalement, avec l’art, la mort, le désastre, la vie, les joies, les questions, tout est ensemble et l’est correctement. Durant le concert, c’est comme si je m’étais vue à l’écran, comme si mon monde intérieur avait été posé devant moi, clarifié, détaillé. Qu’il existe quelque part en dehors de moi est rassurant, un peu comme si la folie avait reculé et la normalité avancé. Comme si l’étrange avait trouvé sa corde légitime. Et je crois que c’est exactement cela, celle que je suis est devenue légitime. Ou réelle. Comme si désormais j’existais à mes yeux.
Le soir, Blanche vient nous voir après le repas et reste une heure avec nous, ce qui semble me confirmer que du côté de ma belle-mère, ça se gère mieux. A moins que ce ne soit Blanche qui sache mieux se positionner ?
On se quitte en se disant « au week-end prochain ! » comme s’il était possible de recréer encore cet incroyable enchaînement, comme si on y croyait vraiment. L’étrangeté c’est ça, avoir la sensation qu’on va se revoir, que le prochain week-end nous nous verrons, nous discuterons. Qu’il y aura une quatrième fois. L’étrangeté c’est savoir que ce moment n’existera pas et le voir comme possible, un même mouvement de deux certitudes, une qui rêve et une qui sait.
7 octobre
Je peins pour la première fois depuis… depuis. Je rate allègrement une partie, la barbouille de noir pour faire bonne mesure, m’agace. Cela ressemble à des flammes mais sombres, avec une lune au-dessus, je me demande si mon cerveau n’a pas tenté de me diriger vers ce moment du concert qui m’a bouleversée.
Pour moi il ressemble à de la gouache explosée au sol, Kira le trouve magnifique en me demandant d’où il vient – toujours surprenant lorsqu’une personne aime – je crois qu’elle le récupérerait bien. J’hésite à le lui offrir ou à le mettre dans ma pile pour Blanche (je lui prépare des marques-pages pour Noël). Mais je crois qu’il n’est pas suffisamment à mon goût – je ne sais pas.

Je reçois les deux cd et le livret du concert Nevermore. Je tourne les pages délicatement, surprise là encore de ne pas trouver les photos du passage le plus dingue du concert. Quelque chose m’échappe. On ne met pas le feu, pratiquement littéralement, à une scène et un écran, sans en garder des traces quelque part. Le bleu qui précède est documenté, une vague photo en rouge apparaît, et plus rien.
Je tourne délicatement et pourtant, au centre du livre deux pages me restent dans les mains. La surprise me sidère un peu, je regarde celles juste avant et.. elles me restent dans les mains. Les ficelles tenant les pages sont défaites. D’accord. Je replie en douceur le tout, laisse un message à C*****a pour un éventuel retour et remplacement.

Les heures passent et ça ne me va pas, cette solution. Le livre partira à la destruction, ce qui en soi est assez inadmissible, et en en recevant un second j’empêcherai donc une personne de l’obtenir puisqu’il s’agit d’une édition limitée. Je pense à le restaurer moi-même. Il me faut juste de la colle à papier et la chance du débutant – facile.
D’accord, j’appréhende.
Je m’aperçois, sur ce forum où je reste inscrite par défaut, que deux personnes que j’appréciais sont parties, et que l’une d’elle m’a laissé un message vendredi, juste avant son départ. Mots qui ont disparu avec l’évaporation de ladite personne, parce que la configuration du lieu, j’imagine, le veut ainsi. J’ai donc un message qui n’existe plus et c’est absolument insupportable de ne pas savoir ce qu’elle m’a dit. Comme j’ai son adresse postale, je vais lui écrire dans la semaine, au moins pour savoir si elle va bien.
Désormais il n’y reste plus personne avec qui j’ai envie de discuter. Je suis face à mon éternel problème de place, à cette incapacité à faire nid d’un lieu de partage. Je laisse les autres se mettre en scène et je m’efface, perdant toute légitimité à être quelque part. Je sais parfaitement m’isoler.
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Bon. Y’a un truc avec le mois d’octobre, non ? Ça a fait tilt plein de fois en te lisant (désolée, je vais m’exprimer très mal, je suis épuisée et je ne sais pas pourquoi : pas d’alcool et huit heures de sommeil par nuit, bordel.)
Les gens avec des flaques d’ombre à leurs pieds. J’en parle dans le truc que je suis en train d’écrire, c’est pas tout à fait la même énergie, pas aussi noire, pas du tout même, plus un flot gris, permanent, qui m’entraîne et me siphonne.
Parfois d’ailleurs, je le réalise en l’écrivant, ce sont aussi des gens « positifs », comme ma collègue S, si investie et passionnée. Mais elle parle tout.le.temps. De son travail, de ce qu’elle a fait dans telle situation, et je sais que c’est pour se rassurer et se légitimer, d’ailleurs ça me fatigue de le savoir parce que ça ajoute de la culpabilité, mais ce matin, je ne pouvais pas. J’étais juste incapable d’interagir, j’ai refermé ma bulle autour de moi.
Et avec la fatigue, la tristesse. Ça faisait longtemps que je n’avais pas été triste, et là… je ne sais pas. Envie de dormir et de rêver.
C’est beau ce que tu dis du concert, c’est si rare une œuvre ou un moment qui nous réalignent, et c’est merveilleux.
(j’adore les photos de LeChat et Chouette, du pitit chat endormi le plus mignon du monde, et de ce marque-page magnifique dont les couleurs m’aimantent.)
(pour aider Kira à avoir toujours la bonne chaussette au bon pied : des chaussettes à orteils, impossible de se tromper – et il n’existe quasiment rien de plus confortable, personnellement ça m’aide à me sentir alignée, si si ;P)
Octobre acte pleinement l’automne, et un changement de saison c’est très fatiguant. Rien que ça peut expliquer ton épuisement.
Les flaques d’ombre, je l’explique de deux manières ; d’abord, la synesthésie, ensuite ce qui me parait vu de la personne, c’est à dire un peu ce qu’il rumine, ce qui l’angoisse, pas seulement ce qu’il est. Ta collègue qui parle beaucoup, elle comble peut-être pour contrer l’angoisse et ça serait ce que tu perçois ? Quelque chose comme ça en tout cas.. (ça me fait plaisir de ne pas être seule et que ce soit toi ^^).
Ravie qu’elles te plaisent 🙂 Je mets davantage de photo de Corail, j’ai l’envie (le besoin ?) de partager sa vie avec nous et nous avec elle, je savoure nos journées comme un bonus, une chance. Plus difficile de mettre celles avec ma petite famille, besoin de leur accord à chaque photo et qu’on ne voit pas le visage ^^
Toi aussi tu l’aimes ? Je tranche ce soit si je l’ajoute dans la pile pour Blanche ^^
Merci pour l’astuce 😀 En fait elle déteste tout ce qui peut se loger entre les orteils, elle a testé et a détesté ^^’ Pareil pour moi d’ailleurs 😀
Rha la la, je suis tellement désappointée ! Les mitaines puis les chaussettes à orteils ont été une telle révélation pour moi 😀
Oui, je l’adore !
Oui normal pour les photos des tiens. J’ai gardé l’onglet ouvert pour montrer Corail à Mathias, ça nous fait mal je le sais, mais j’espère aussi que cela nous ouvre et nous prépare à l’éventualité de fondre à nouveau d’amour pour une bestiole, après Kitsu 🙂
Je ne crois pas être synesthésique, à mon avis je suis plus une symboliste obsédée qui métaphorise tout. Ce qui n’empêche pas que je le fasse pour figurer des intuitions ou des ressentis. Et oui, je perçois l’angoisse chez elle, je crois, la nécessité de, et comme je le disais ça me fatigue d’autant plus que je suis égoïste : j’aimerais bien que ce soit dans le sens inverse, de temps en temps (je sais à quel point c’est arrogant. Je crois que je te parle comme je me parle : sans filtre :/)
Les mitaines, mais tellement ! Une invention parfaite. Par contre les chaussettes à orteils, c’est pour moi comme un truc qui gêne entre les doigts 😛
Régulièrement je réalise comme ça fait peu de temps que je te lis (avec la sensation d’une éternité pourtant), j’en déduis que vous avec perdu un chat… cela fait longtemps ?
J’ai mis 14 ans, après ma première minette, à avoir de nouveau dans ma maison officiellement un chat (de manière non officielle, beaucoup de chats ont transité par chez moi et même l’une d’elle a fait deux fois ses chatons chez nous et la troisième fois dans le jardin ; elle a refusé de faire ses portées chez sa maîtresse réelle), je comprends tellement la difficulté de reprendre un félin, leur mort est terriblement dure à encaisser.
Ne t’inquiète pas, j’ai moi-même rarement un filtre lorsque je parle ^^’ Et je comprends bien le besoin de sens inverse, ou l’envie de la réciprocité.
Kitsune est mort à la fin de juillet 2023. Je suis désolée parce que je te réponds à brûle-pourpoint après avoir laissé ce passage de côté, le temps de finir la période, et du coup si tu lis tes messages le soir – ou le matin ou peut-être tout le temps en fait – c’est brutal et bref en fait je vais me taire (il faut que j’arrête de te laisser des mails quand je suis fatiguée, je ne suis plus capable de communiquer)
J’ai écrit un billet blog à l’époque, je te mets pas le lien, je me fais déjà pleurer toute seule à le relire (il faut vraiment que j’arrête d’écrire, maintenant, en fait.) (je me sens tellement nombriliste c’est un truc de fou)
Ne t’inquiète pas pour les délais de réponse (les miens de délais, j’essaye de ne pas prendre peur). Et cela ne me dérange pas que tu me laisses des messages quand tu es fatiguée <3
Tu n’es pas nombriliste du tout, c’est moi qui t’ai demandé si tu avais perdu un chat <3 J’ai pleuré tellement longtemps ma minette, je comprends.. je suis navrée d’avoir abordé le sujet.. je t’embrasse très fort
Ah oui, et : c’est quoi ton fond de teint (je pourrais avoir exactement la même démarche que toi, mais puisque tu as déjà fait les recherches… :D) ?
Parce que moi j’utilise de la BB Cream pour cacher mes boutons quand j’en ai – j’ai un jour eu exactement le même genre d’épiphanie que toi ;))
Il s’agit de la marque La provençale, il est écrit « Le teint – Lumière d’ocres ». Je n’ai testé que ceux qui étaient dans les rayons de ma grande surface par contre ^^
J’ai tenté de regarder le tien, mais il me faudrait la marque (et le code-barre sans doute). BB Cream est une appellation qui est utilisée par beaucoup (c’est merveilleux, les épiphanies XD )
Merci !
J’utilise celle de chez Garnier « skin active », je suis sûre que c’est catastrophique mais c’est la première et donc la seule que j’ai testée (parce qu’elle a fonctionné et que je suis monomaniaque :D) (et je ne savais pas que d’autres marques appelaient leur produit comme ça, je ne sais même pas ce que ça veut dire, « BB » XD)
Elle a l’air d’être aussi bien que la mienne (à vérifier auprès de Yuka tout de même), avec la même particularité côté risque d’allergènes.
Moi non plus ! Je ne pouvais pas nous laisser dans cette ignorance, donc BB cream= Blemish Balm cream » ou encore, baume anti-imperfections. Vala ^^