l’écriture s’est arrêtée mille fois, jusqu’à en perdre le fil
je laisse comme ça, sans être allée au bout de ce qui voulait s’exprimer
et peut-être, qu’importe… s’est sorti n’importe comment, et c’est comme c’est.
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Comment aime-t-on et pourquoi, comment en arrive-t-on à l’aimer lui qui te coupe les ailes toutes les nuits et pas l’autre qui te récupère, à l’aimer elle un temps défini et s’apercevoir que cet amour détruit et qu’on en mourra si on reste, comment aime-t-on sa mère la main levée, toujours, la main, levée, comment sait-on qu’on aime lorsque le sentiment disparait, pourquoi dans nos mains tenons-nous le manque aussi longtemps, pourquoi le passé met-il à terre le présent, comment apprivoise-t-on l’inconsolable nécessité d’aimer et l’être, surtout, l’être, que devient l’échec d’être aimé avec justesse, est-ce qu’il est possible, envisageable, d’exister malgré ?
Il me semble parfois, c’est cela, la danse, une nécessité à respirer dans l’espace. Une volonté douce, une volonté violente, une volonté incontrôlable à forcer le monde à faire avec ton existence.
Je ne danse pas.
Il y a une urgence. C’est ce qui me vient, cette urgence à combattre mon inertie, cette poussée à bousculer ce qui ne bouge pas justement, ce qui en moi s’est arrêté, s’est figé, s’est bloqué dans le sentiment d’exister, je suis devant l’inatteignable, les mots les autres les groupes les conflits, je suis paralysée et dessous le vide, et je ne sais pas ce qui tient de moi, de ma conception, de ma naissance, des disparitions, des morts, de ce qui s’est stoppé dans les coups les murs la terreur, est-ce que tu saurais toi, définir, juste comme ça, ce qui est de ta construction ou de ta nature, ce qui t’appartient ce qui est familial ce qui est la présence de la mère ou l’absence du père, à quel moment tu as basculé dans la fixation certaine de la survie, et ensuite, oui, ensuite, comment tu vas voir la chose, le dé.ploie.ment, comment vas-tu te dérouler, par quelle angoisse tu vas sortir avancer explorer, dans quelle lumière tu ne seras plus absence, quel pas sera le premier à t’ouvrir le regard à t’ouvrir les couleurs à t’ouvrir le souffle, par quel mouvement sauras-tu être au monde, est-ce que tu vas savoir seulement comment ça fonctionne, un premier pas.
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Je ne sais pas si on sait, déjà parce que nos histoires ne se ressemblent pas, mais aussi parce que c’est parfois extrêmement compliqué de démêler les fils de l’histoire.
Tellement, en effet…