
Soirée.
Ça a commencé à la porte du restaurant et ses deux marches, ma jambe droite est restée bloquée par la douleur, avec des personnes derrière moi qui attendaient de pouvoir entrer. Je ne voulais pas m’y rendre, je ne pouvais pas faire plus explicite. J’ai tenté de négocier avec moi-même, la maladie le corps tout ça ne peut pas gagner, j’ai besoin d’une vie en propre, d’une vie où je sors comme tout le monde, d’une vie où je n’ai pas à dire ce qui s’enfonce pour excuser les ratés en société. Le muscle m’a laissé monter les deux marches puis les vingt-trois pour l’étage, boitant mal an, et les hostilités ont commencé.
La soirée a été une torture, et mon manque de sociabilité n’était pas le seul responsable. Je rencontrais pour la première fois les collègues de LeChat. J’avais accepté afin de me prouver que je pouvais m’y rendre, trouver ma place, passer une bonne soirée.
J’ai raté le second et le troisième avec beaucoup d’élan.
Blagues sexistes, sexuelles, racistes et grossophobes volaient au-dessus des assiettes, particulièrement dirigées contre l’une des femmes qui riait à en pleurer à chaque attaque. Une collègue absente en a pris méchamment pour son grade, vie privée comprise. Les enfants, 5 ans, 6 ans et 15 ans avaient chacun leur propre téléphone, on ne les a pas entendu du repas – les miens se sont sagement transformés en plantes vertes. La plus jeune, épuisée, ne voulait pas manger, elle a stoïquement encaissé chantage et insultes débilitantes.
Je ne savais plus où pleurer.
Nuit.
Je ne sais pas, je n’ai pas encore tranché. Est-ce que j’ai mis le doigt sur un début de piste, ou est-ce que mon inconscient a définitivement conclu que j’étais stupide et que j’avais besoin d’aide ? Il a arrêté de jouer à la disparition, il est parti sur les fondamentaux. Cette nuit, il a planté une gare, un train, des valises, des milliers de valises que je devais descendre du train (ce qui l’empêchait de repartir, le chef de gare étant en attente de mes valises) : si tu as besoin d’un rêve plus clair qui t’explique que tu as beaucoup de bagages avec toi, que tu te les traines et que c’est bien galère, tu me demandes je te crée le rêve parfaitement explicite qui n’a absolument pas besoin de traduction.
Je le prends mal.
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Ou alors tu as besoin d’un nouveau départ, et les bagages symbolisent les obstacles plutôt que de réels bagages 🙂
Je ne sais pas, mais en tout cas, vu ce que tu décris de ta soirée, je ne crois pas que ce soit toi le problème !
Peut-être aussi 🙂
Là pour cette fois, je ne pouvais vraiment rien.. :/ C’était triste.
J’aime en quelque sorte les rêves comme ça. Les miens restent souvent incompréhensibles…
La soirée a eu l’air d’être compliquée – j’ai en horreur ce genre de diner.
Disons que parfois c’est reposant ^^
Très, c’était éprouvant. Et triste. (moi aussi)