
Lorsque je ne sais plus te trouver, tu apparais

Photo
Il ne devait y avoir que la glace, les dessins gracieux des trainées d’eau, le froid. Mes mains toujours très petites se sont trouvées par hasard dans le cadre et j’ai laissé faire, c’était un instant fugace que je prenais comme ça sans raison précise autre que ce froid installé sur la vitre, qui n’avait aucune vocation à terminer ici. J’espérais ensuite avoir le temps de cadrer serré mais peut-on prendre de la glace en macro avec un téléphone, je sais bien que non mais toujours j’y crois un peu, à la magie des appareils.
Il s’est jeté en avant pour me parler, toute l’urgence de l’enfance à exprimer ; impossible de refaire une photo, nous partions – immédiatement, pur produit de notre génération. J’aurais pu insister, prendre le temps, cadrer mieux, imposer un effort esthétique plus conséquent. Mais, il était toute à sa vie et tout à ses mots, LeChat était épuisé, et c’était l’enfant qui avait raison d’être là.
Texte
Depuis la mort de D., chaque nuit est un gouffre de cauchemars où je perds un enfant, les deux, l’homme, mort réelle ou simplement irretrouvables. Et dans cet instant photographié, c’était comme un je suis là lancé à mon inconscient, totalement terrassé par la peur de l’abandon.
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Heureuse de retrouver tes mots – si beaux – ici.
Merci <3