Octobre, 29 à 30 – Cette certitude de n’être rien – ou comment se créer

8 commentaires

  1. « Oh pas pour le monde, non. Pour moi. »
    Et pour moi, Ambre, et par « moi », j’entends le monde, parce que je ne peux pas être la seule qui à te lire se soit sentie exister à son tour – c’est statistiquement impossible, j’en suis persuadée 🙂
    C’est pour ça qu’on écrit, aussi. Je sais que tu parles au sens bien plus large de création, et de création pour toi-même, mais puisque l’ouverture de ce billet, c’est le blog, j’ai besoin de le dire. Nos blogs, nos écrits (par nous j’entends « tout le monde », pas « toi et moi ») nous relient. C’est ça, c’est exactement ça, la pertinence de la création et du partage dans un monde qui brûle.

    1.  » je ne peux pas être la seule qui à te lire se soit sentie exister à son tour  » je n’arrive pas à démêler si je suis touchée, bouleversée, perplexe ou tout à la fois (sans doute « tout ») ❤️ merci. Je ne suis pas certaine qu’il y ait des mots plus incroyables pour m’encourager à continuer (et arrêter de me dire que ça n’a pas de sens, ou que moi je n’en ai pas).

      C’est très juste, c’est d’ailleurs le propos aussi du dernier lien : écrire nous relie les uns aux autres, là où le monde se délite. On se tient debout sur les mots des uns et des autres, et (peut-on ajouter) sur l’art, qu’on crée et/ou qu’on partage. Je prends conscience de cette force-là, ces derniers jours. Tout à l’heure j’ai passé ma nouvelle commande d’argile et même d’un petit pot de porcelaine froide (que c’est cher !) sans aucune culpabilité ^^ Je progresse.

  2. Ah non, vraiment, je n’ai pas du tout envie de vivre dans un monde d’huîtres, et je suis bien contente que d’autres s’exposent pour qu’on puisse ensemble ou chacun de son côté se réinventer. Vive la création de ses mains et de soi.

    Et merci pour les liens : l’extrait sur l’analyse par l’écriture quotidienne reconfigure quelque chose que je savais confusément et Pourquoi pas autrement est une belle découverte, j’ai ajouté le blog à mon lecteur de flux RSS.

    1. Moi non plus, c’est insupportable. Pourtant c’est un peu l’idée, on ne peut pas discuter de ce qui touche réellement les gens sans qu’ensuite ils t’évitent parce qu’ils le regrettent. Se trouver entre personnes qui apprécient de creuser un peu (ou beaucoup, pourquoi pas) n’est pas facile et au moins les blogs permettent ça 🙂

      Oh j’en suis ravie ! Oui Pourquoi pas autrement est chouette à lire, ses réflexions me nourrissent beaucoup.

  3. Oh mais oui, on fait pour soi bien sûr, et la fille de la vidéo You Tube a tellement raison ! j’allais exactement te dire ça : justement il faut le faire parce que ça brûle ! parce que tout ça doit sortir, parce qu’on a envie de le faire et c’est tout. Tes considérations sur la surconsommation sont très justes et je les partage mais honnêtement pas sur ça. Sur les jeans, les fringues, la déco, la vaisselle, oui mais sur le matériel artistique, on peut s’acheter ce qu’on a envie, ce qu’on a besoin parce qu’on le transforme, ça devient autre chose, c’est une matière vivante.
    A mon avis, si on veut tenir dans la durée dans un tel monde, au contraire, il nous faut vraiment ce genre d’éléments créatifs, ces soupapes qui nous permettent de décompresser.

    1. Je culpabilise pour beaucoup de choses, je ne sais pas comment faire plus que ce que je fais déjà, à mon échelle. Un jour il sera peut-être intéressant de poser ici toutes nos démarches, astuces et autres projets de vie décalés. Mais acheter du matériel créatif, c’était un peu comme si soudain je reniais tout ce que je faisais, que ça l’annulait. Ça m’a fait du bien de l’entendre sur ce sujet, ça a tellement du sens quand je l’écoute. Et je note vue, les réactions, que ça fait sens pour tout le monde, ça aussi me fait du bien. Je vais apprendre à respirer sur ce sujet. Aujourd’hui j’ai passé ma commande d’argile et d’un petit pot de porcelaine froide (ça coute trop cher pour plus mais je vais me faire un peu plaisir quand même ^^).
      Tenir sur la durée, c’est exactement ça. Et ça ne va pas être facile. Autant créer et partager, que la beauté, l’expression, le sens et la liberté gagnent quelque part.

  4. Si on ne peut plus écrire, partager, se livrer, alors que reste t-il?
    Quand je te lis, je me lis parfois et je me sens liée à toi, aux autres qui te lisent, à ce qui sort, ce qui me fait réfléchir, grandir. C’est si triste le monde quand on ne peut pas se dire, quand on sent l’autre s’éloigner par crainte, par peur de dévoiler l’intime et de ne plus pouvoir faire marche arrière. J’étouffe dans ce monde qui reste en surface, dans lequel je ne sais pas comment exister.
    Créer c’est s’exprimer, quelque soit la manière. Je crois que rien n’a besoin d’être beau, réussi. Mais que tout est dans l’expression de l’intérieur de soi et c’est quand on commence à s’autoriser à…qu’on se donne le droit de…qu’on se relie à la vie, l’univers, le tout, l’existence de toute chose, le monde dans ce qu’il a de plus noir et de plus solaire.
    Cette phrase me touche beaucoup « Parce qu’être au monde, c’est être dans un conflit permanent, conflit fertile qui dégage des possibles ».
    Merci pour ce texte et pour ce blog ❤️ qui manquerait à mon quotidien si il venait à disparaitre

    1. Je te remercie pour tes mots, je suis si touchée. C’est apaisant de se savoir dans un tout aussi invisible et pourtant très ancré. J’aime comme nous sommes tou.tes connecté.es par ces espaces d’écriture et de partage, j’aime les échos qu’ils peuvent générer. Ils ont acquis une importance au fil du temps qui nous dépasse, je crois. Créer, s’exprimer, devient quelque chose de plus grand grâce à ces liens. Et c’est fascinant.

      « rien n’a besoin d’être beau, réussi » c’est cela, et je vais m’y accrocher. Merci à toi Marie ❤️

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