Il y aurait beaucoup à parler sur ces dernières semaines, ma vie a chaviré sur un côté de miroir intéressant – sans que rien ne change. C’est un peu le propre des bascules, des avants et des après qui ne disent pas leur nom. Le décalage imperceptible.
Tant à lâcher et pas un mot de disponible..
J’entre dans une phase d’apprivoisement de mes pensées et de la couleur, je trace du gris sur des pages blanches, je recouvre de temps à autre avec un stylo noir et parfois je teinte d’eau en bleu vert violet. J’ai réalisé grâce à Eliness que je pouvais les partager ici et pas seulement sur un réseau social – et cela m’offre l’opportunité de ne pas perdre le fil qui me relie au blog.
Il faut dire aussi que j’ai cassé l’esthétique de cet espace en voulant changer un détail, puis que j’ai passé deux journées à réparer à peu presque, qu’il reste des incohérences qui me résistent parce que je ne peux pas mettre les mains dans le code et que ça m’a tout pris sur le plan énergétique. Il m’a saoulée, j’ai claqué la porte. Il conserve une page incliquable et ce sans aucune logique, je suis agacée et ne peux pour l’instant rien y faire. La limite de l’espace gratuit, bordel. La limite.
Et donc.
À l’origine est ce projet simple, sans l’être : créer chaque jour. Et contre toute attente (les contraintes et moi…), je m’en sors. Je dessine ou je peins, et je sens une légère progression dans l’aquarelle qui n’est pas pour me déplaire. J’apprends à bien doser la quantité d’eau et les transparences. Cela reste du tâtonnement.
Ces peintures sont destinées à un challenge Insta. Les tutoriels YouTube associés sont mis en lien pour chaque thème, et les photos sont ouvrables vers le RS pour mieux voir, peut-être :
Thème 1, l’herbier forestier


À deux reprises, j’ai posé le côté de ma paume sur le tableau humide voire en flaque, tachant irrémédiablement le papier, que j’ai transformé en fleurs vertes, sous les campanules. Depuis j’utilise un petit appareil que je détourne de sa fonction initiale, afin de sécher la peinture et arrêter les bêtises. Un jour, je montrerai mon matériel (classique et pas), si ça vous intéresse ^^
Je n’ai pas complètement suivi le tutoriel sur la fougère, convaincue que j’allais rater l’ensemble sinon.
J’y ai appris que je ne savais pas lâcher-prise et que je mettais trop de pigments pour rattraper ce que je n’arrive pas à créer de manière naturelle (les champignons, par exemple, ou le lierre).
Thème 2, racines et lianes


Si la racine ne m’a pas posé de problème majeur (autre que celui de trop charger, encore, en pigments, adieu la transparence, me poussant à récupérer la chose avec un crayon blanc aquarellable), la liane m’a résisté. Je n’ai pas su reproduire l’aspect mousseux que je voyais à l’écran ni représenter ce que j’avais moi-même en tête. L’épuisement a fini par me rattraper, j’ai lâché les feuilles de Jenny et j’ai achevé là la peinture avec quelques mini-lianes.
En photo 2, j’ai retenté le challenge premier avec Prince. Elle panique à l’idée de prendre un pinceau (c’est de famille visiblement), et je l’ai accompagnée. M’étant surtout occupée d’elle, l’exercice n’a pas été terminé, mais j’ai mis moins de pigments ! En progrès, donc.
Thème 3, les violettes


Des violettes, quelles violettes ? Le geste, si simple à l’écran, s’est transformé en pâté sous mon pinceau. Disons qu’à tout prendre, j’ai obtenu des fleurs violettes. Ratage identique sur les herbes, mais je commence à percevoir ce qui ne va pas dans la technique. Quant à la racine, si elle est réussie, je préfère la précédente, et il continue de manquer la transparence (remarque qui m’est faite d’ailleurs, par une abonnée). Je n’en prends pas ombrage, elle a raison (même si je réfute l’aspect gouache, très différent en réalité).
C’est une peinture plus détendue, j’ai lâché prise sur le rendu à défaut des pigments.
Thème 4, la forêt ténébreuse


Ici j’ai essentiellement peint comme je le désirais : c’est le tableau qui me ressemble le plus – voire, qui ressemble le plus à mes pensées en ce moment. J’ai complètement arraché les jolies herbes de Jenny, laissant la forêt exprimer son espace d’une manière plus simple. Je sentais que j’allais mener ce lieu dans le mur, passer à côté de lui, si je rajoutais quoi que ce soit. Mes mains ne voulaient pas. Et je crois qu’avant tout chose, j’ai craint de noircir trop le rendu, qu’il ne devienne sombre. Dépressif.
J’y ai cette fois maitrisé la transparence, apportant un aspect de profondeur et d’éloignement. Un petit quelque chose d’un peu mystérieux s’est invité avec les lucioles que j’ai rajoutées au dernier moment.
Je n’ai aucune idée concernant la validation ou non du challenge, avec mes modifications, et tant pis, ce n’était pas le but principal de ces peintures, plutôt un prétexte à me bousculer et tenir un pinceau. En cela, le pari est réussi.
Avec cette dernière peinture, je suis à 28/100 créations depuis cette envie soudaine de m’obliger à maintenir un rythme : je suis ravie. Mais maintenant que le challenge de Jenny est terminé, je vais devoir trouver une autre motivation, et je ne sais pas encore comment enclencher la suite.. j’ai quelques pistes (insectes, ou alors sur livres) mais ce qui m’inquiète finalement, c’est la deadlinde courte et imposée qui m’allait vraiment bien et qui disparait…
Partages
. Instagram : Jenny Illustration
. Musique : Freedom Now – Nick Mulvey, feat. Golshifteh Farahani and Arooj Aftab
Musique à enchaîner avec Makoto San, Matcha puis Gender
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Ouiii à ce partage !! J’aime beaucoup la vue d’ensemble qui est bien plus difficile à reproduire dans un post insta par exemple.
J’aime aussi :
– les accidents transformés en hasards heureux
– les différences de style entre le tutoriel et ton rendu
– contrairement à tes critiques, ta gestion de la transparence qui fait son effet sur moi en ajoutant de belles dimensions à tes aquarelles
– le bien fou que ça semble te procurer
Saurais-tu indiquer combien de temps tu passes en gros sur chaque pièce ?
Et pour continuer, tu peux peut-être t’inspirer de l’inktober ? C’est un challenge mensuel d’octobre que suivent beaucoup d’artistes, et il y a beaucoup de listes des années passées en ligne. Un peu plus effrayant sans tutoriel, mais avec la liberté associée d’utiliser n’importe quelle autre source d’image comme inspiration !
PS : Une musique à partager en écho, la dance des lucioles https://www.youtube.com/watch?v=mzwhwCStxjU . C’est la saison d’ailleurs !
Peindre est en passe de devenir (de l’ordre du) vital pour moi, oui cela me fait bien un fou en effet ^^
Je n’ai pas du tout fait attention au temps que j’y passe. Entre 30 min et 1h pour les 3 premières (mais ne t’y fie pas, j’inclus sans doute la sortie des affaires etc). La foret, je l’ai tellement laissée tranquille, je n’ai insisté que sur peu de choses, c’est sans doute bien moins. Je ferai attention à l’avenir et je te dirai.
Je ne sais pas si ca va fonctionner (il n’y a pas de deadline) mais je vais fouiller l’inktober (souvent vu passer d’ailleurs), merci !
Beaucoup apprécié la musique, merci pour la découverte 😀
Eh bien moi j’adore tes violettes du thème 3, et la forme globale de cette pièce.
J’aime aussi énormément le rendu de la dernière aquarelle, celle du thème 4, que je trouve… lumineuse et féérique, pas féérique rose mignon gnagnagna, féérique à la Léa Silhol.
Merci 😀 (je déteste le rose mignon gnagnagna) (et il faudra que je me (re)penche sur les écrits de Léa Silhol)
Mazette pour cette forêt ténébreuse qui réussit à être féerique sans être kitsch !
Merci 😀