Maintenant que je ne suis plus occupée à pleurer ou à lire (et à pleurer alors que je lis), je me suis retrouvée bêtement avec du temps dans ma journée. L’envie de plonger dans un livre pendant des heures m’a passé, j’imagine que c’est une bonne chose. J’invente donc de nouveaux rituels (au milieu des quelques pages que je tourne tout de même). Et au milieu, la créativité revient.
J’arrive pour l’instant à tenir le rythme d’un dessin par jour, peu importe le sujet, le but étant de prendre un crayon, même cinq minutes. Parfois ils sont pleinement aboutis (le lys m’a pris plus de temps, en comparaison), parfois ce ne sont que des esquisses, mais je dessine. La prochaine étape sera d’ajouter une fois par semaine de la peinture, mais je n’en suis pas encore là. Je me connais suffisamment pour savoir que ce que je m’impose ne résiste pas, je dois en ressentir l’envie, voire le besoin. Pour l’instant, je tiens le dessin entre l’obligation et le désir, ça fluctue, c’est une vague qui me tient ou que je provoque, je ne lâche pas.
Aujourd’hui était un ours, museau au vent, hier était un loup prudent. Cinq minutes de gris, des gestes pour s’ancrer. Le mouvement pour rester, attraper le sens de – le sensible ou le corps. Habiter l’espace, sa surface, tracer un chemin de moi à moi.
Ne pas se laisser repartir.

Les travaux continuent dans la maison, au rythme aussi lent que les semaines sont chargées. Ce matin, LeChat construisait la porte de la dernière chambre. La planche est tant abîmée, elle attendra d’être peinte pour être posée définitivement. Nous avons la semaine si nous voulons réussir la surprise, ensuite Prince revient de ses vacances sur Paris – deux semaines transformées en trois.
Comme les travaux et moi nous fuyons allègrement, je me suis occupée de mes vêtements d’hiver. Jeter l’irréparable et parfois le chiffonner, conserver le très aimé, remettre à l’année prochaine le choix de ce qui l’est moins, grimper au grenier. Sortir l’été, mettre les fleurs sur l’étagère, la légèreté en pile et réaliser que j’ai bien trop de choses pour une seule (toute petite) personne. Et absolument aucun courage pour trier vers du minimalisme comme je le souhaiterais.
Je n’ai pas l’impression d’avoir fait beaucoup de choses, mais j’ai pourtant terminé la journée sous oxygène – la frustration. Je les ai laissés partir à la rivière, et ai profité du silence.
Je ne suis pas souvent seule. Cela me fait du bien quand cela arrive, je profite pleinement – la plupart du temps, pour ne rien faire, surtout. J’ai eu envie de ressortir non l’aquarelle (mais pourquoi est-ce que je la fuis comme ça), mais les encres. J’en parle ici, jai rencontré quelques difficultés avec elles, mais je suis contente du résultat. Ce n’est pas… parfait, pourrais-je dire. Ni ce que j’ai fait de mieux. Mais je suis contente d’y être arrivée.

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C’est tout doux, cette mise en place de nouvelles habitudes, ces explorations du quotidien, ces tâtonnements vers ce qui apporte, ce dont on se déleste, ce qu’on garde vers soi, en soi. Ca m’inspire, merci beaucoup pour cela 🙂
Je suis ravie que cela t’inspire, c’est doux à partager 🙂
Bravo à toi pour la mise en place de ce rituel apaisant et inspirant. Ne rien presser et laisser venir…
Belle semaine à toi au rythme de tes instants créatifs
Merci, ça fait du bien de remonter !
Belle semaine à toi également : )