J’ai changé de pseudo. La faute à mes partages de livres sur cet autre espace, où mon profil sur Ba….io est une évidence pour qui sait chercher (heureusement, il semble qu’il n’y ait pas pensé).
J’ai réalisé – tu ne peux pas savoir – comme j’étais retraçable. Le temps de soigner cet espace, je l’ai rendu invisible mais le net a une mémoire folle. Je ne m’étais jamais aussi mal effacée, j’avais oublié comme je suis partout, j’avais oublié comment faire, j’avais oublié comme c’est instable, une vie de pixels. Je laisse comme c’est, je ne peux rien de plus. Se créer une nouvelle identité en gardant le lien avec le passé : rien de plus impossible. Je vais donc assumer ce qu’il reste, ça finira par être avalé.
L’histoire m’a montré que je ne vivais pas la chose si tranquillement. Particulièrement lorsque le type m’a soudain reparlé, j’ai eu une bouffée d’angoisse, des souvenirs sont remontés et ce n’était pas joli, j’ai perdu pied. D’où l’effacement de mes traces, comme je peux – mais vingt années d’une identité, va souffler dessus.
Je reprends, alors. Le travail, l’écriture, le démêlage, la mise à plat d’un passé que je cherche à contourner forcément, je remets les mains dedans et j’ai peur. De ce qu’il y a à sortir.
L’univers, et c’est remarquable d’obstination, cherche à me dire quelque chose pour me confronter autant à ce passé : demain je prends la voiture pour deux heures de route, je vais passer la journée invitée au bord de la mer, collée à la ville que j’ai détestée prodigieusement et qui maintenant encore me bouscule – et est liée à tout ça.
Et peut-être qu’il n’y a rien de plus à sortir sinon le sspt associé. C’est sans doute là mon seul et unique travail. Mais il est de taille, et je ne sais pas si moi, je le suis.
Partage
. Photos : The comedy wildlife, 2023
. Citation : Pour avaler la tristesse, il ne suffit pas de la laver. Il faut lui éplucher la peau. – Nourrir la pierre, Bronka Nowicka
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