Lundi 18
M. me déstabilise. C’est léger, pas – encore – à grignoter les pensées. Il semble qu’elle cherche un angle d’attaque ou que peut-être c’est inconscient cette mesquinerie soudaine, je ne suis sûre de rien, je n’ai jamais été sûre de rien avec elle, pas même lorsque nous étions amies. L’instabilité porte son nom. Ça ne sera pas reposant d’être là-bas avec cette femme qui surveille le moindre de mes gestes le moindre de mes mots. Ça la regarde, je souhaite juste ne pas être impactée – trop fort – par ce qui est en train de se mettre en place insidieusement. Ma présence lui pose un grand problème, mais je me suis déjà effacée l’année dernière, sans succès au final, et désormais je m’assume : je prends ma place dans la vie.
La tête me gratte. Un peu.
Mardi 19
Je gratte. La pensée me vient que le stress peut en être à l’origine tout en ne saisissant pas comment cela serait possible, je ne me sens pas stressée. J’essaye d’analyser un peu toutes les situations dans lesquelles je suis, je ne vois pas. Je ne manque pas de sujets, notez, et je ne dors pas si bien que ça. Mais je le prends, le vis, plutôt bien il me semble. L’inconscient me parle, mais de quoi ?
J’ai un doute qui émerge. Léger… une sensation de déjà-vu, quelques années en arrière.
Très stressé – lui –, l’ado tente d’esquiver le dentiste en tombant malade. Un simple rhume n’étant pas une barrière suffisante d’après moi – et ayant bien compris le manège de son inconscient – nous y allons malgré tout. L’après-midi il continue de chuter, en prévision du centre équestre (payé par les grands-parents) le lendemain qui le fait encore bien davantage angoisser. Nous allons sans lui à la médiathèque.
Le soir je gratte, ça devient insupportable. Je demande à mon mari de vérifier ma tête, la suspicion est passée sur les poux, il ne trouve rien. Pourtant ça n’aurait pas été si fou, nous avons passé le week-end chez sa sœur, qui ne nous avait pas prévenus mais sa petite venait d’en avoir. Retour à la case stress, cette chose incompréhensible pour moi, mais d’accord.
11ans demande alors à son père, c’est quoi cette bestiole, qui regarde et ne sait pas vraiment, je finis par être attirée par leur manège – ils sont allés chercher le stylo-microscope – et je l’identifie tout de suite moi, l’affreuse bête. C’est un pou. Et si moi je n’ai rien de trouvable sur la tête, celle de l’enfant est un élevage à faire pâlir un chasseur – il y a de quoi opérer des lâchers dans la nature si vous n’aviez pas la référence. Nous voilà en guerre et au moins, je n’ai pas besoin de chercher un psy.
La conclusion de cette affaire est triple :
・ on ne peut pas se fier aux enfants, ils ne sentent rien, ne se grattent pas, aucune sensibilité, je ne m’en remets pas
・ ce n’est pas chez ma belle-sœur que nous avons rencontré les premiers poux, impossible. C’est donc avec la bombe au centre équestre, la semaine précédente. Prochain achat non négociable, deux bombes
・ je devrais me faire davantage confiance, je suis suffisamment à l’écoute de moi-même pour savoir si je suis ou non stressée
Mercredi 19
Pas de centre équestre effectivement… mais une journée, entière, d’élimination de poux, d’aspirateur, de mises en machine. L’occasion de me rendre-compte que 11ans a une tignasse de folie, longue jusqu’aux fesses et épaisse, très très épaisse.
15ans n’est plus malade.
Mais moi, complètement épuisée, oui.
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